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Champlan : la mairie refuse l'inhumation d'un bébé rom dans la commune

A Champlan, dans l'Essonne, le maire aurait refusé mercredi l'enterrement d'un bébé rom de deux mois et demi, décédé le 26 décembre. Une association l'accuse de racisme.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Le maire de Champlan a expliqué sa décision par le fait que le décès avait été déclaré dans une commune voisine © Maxppp)

Pourquoi le maire divers droite de Champlan dans l'Essonne, Christian Leclerc, a refusé mercredi l'enterrement dans le cimetière municipal d'un nourrisson rom décédé dans la nuit du 25 au 26 décembre ? La famille de Maria Francesca, deux mois et demi, victime de la mort subite du nourrisson, vit pourtant sur le territoire de sa commune. L'édile a justifié son choix, expliquant que le décès de l'enfant "avait été déclaré à Corbeil-Essonnes" , rapporte Loïc Gandais, président de l'Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR).

"C'est du racisme, de la xénophobie et de la stigmatisation ", estime-t-il. "Comment peut-on refuser d'inhumer un bébé de deux mois et demi ? ", s'emporte Marie-Hélène Brelaud, membre de l'ASEFRR, qui suit la famille "depuis huit ans ".

"Nous avons peu de places disponibles ", a simplement affirmé mercredi l'élu divers droite décoré de la légion d"honneur en 2012, selon des propos rapportés par le Parisien. "Priorité est donnée à ceux qui paient leurs impôts locaux. " Depuis, il est injoignable.

"Par souci d'humanité"

La petite fille sera finalement inhumée lundi à Wissous, à environ sept kilomètres de Champlan, après une cérémonie à 11h à l'église Saint-Paul de Massy. "Par simple souci d'humanité, on ne pouvait pas laisser cette situation en l'état ", a dit le maire UMP de Wissous, Richard Trinquier. "Une mère qui a porté un enfant pendant neuf mois et qui le perd à deux mois et demi, ce n'est pas la peine d'aggraver sa douleur. "

"Refuser l'inhumation de ce bébé, c'est indigne !" (Richard Trinquier, maire de Wissous)
L'ASEFRR prendra en charge les frais d'obsèques, la famille ayant financé l'achat du cercueil, a précisé l'association, qui ne compte pas porter plainte. "Sur le plan moral, c'est absolument contestable, mais sur le plan juridique, on ne pourra pas faire grand-chose ", a souligné Loïc Gandais.

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