Ouvert depuis dix mois, le feuilleton de lasuccession de Bernard Thibault va prendre fin. La Commissionexécutive, direction de la CGT, a adoubé mardi Thierry Lepaon, proposépar le leader syndical pour lui succéder à la tête de la CGT. Un choix acquis par 42 voix en faveur de Thierry Lepaon, sept abstentions et aucune voix contre. Pas de rupture destratégie Thierry Lepaon, 52 ans, estmembre de la direction, chef de file de la CGT au Conseil économique, social etenvironnemental et ancien salarié de Moulinex. Il affirme qu'il n'est pas candidatau poste de n°1 de la CGT mais qu'il est prêt à l'assumer et qu'ilpoursuivrait, s'il est élu, la stratégie de son prédécesseur :modernisation dusyndicatautonomie totalevis-à-vis du Parti Communiste Français"Il n'y aura pasde rupture entre ce qu'il a fait et ce que je ferai, si c'est moi"(Thierry Lepaon)Les deux défis de la CGT Thierry Lepaon voit"deux défis" devant la CGT: "Le premier c'est d'avoir un syndicalismeaccessible. Aujourd'hui, il y a des millions de salariés qui ne peuvent pastoucher un syndicaliste durant toute leur vie". "Le deuxième c'est d'êtreutile, que le syndicat rapporte des choses aux gens" , poursuit-il.Ce natif de Caen, quidirige le Comité régional CGT de Normandie, souligne qu'il est"adhérent" au PCF. "J'ai un rapport affectif profond avec ceparti qui date de ma jeunesse. Je donne ma contribution régulièrement, mais jene signe jamais d'appel à voter et je ne participe pas aux instances dedirection" du PCF, souligne-t-il.Thierry Paon, lerassembleur Alors que depuis dixmois la crise de succession déchire la centrale, Thierry Lepaon souligne:"La force de la CGT c'est son rassemblement, d'avancer ensemble avec lesfédérations, les Unions départementales, d'avoir un mode de fonctionnement quipermette à chacun de s'exprimer mais qu'on puisse décider ensemble, c'est notreobjectif" . Une tâche difficileBernard Thibault a étéle leader de la CGT pendant 14 ans. Thierry Lepaon le concède : "Cen'est pas facile de le remplacer". Depuis l'annonce par lesecrétaire général en début d'année qu'il ne briguerait pas au Congrès de mars2013 un nouveau mandat à la tête de la CGT qu'il dirige depuis 1999, la courseà sa succession s'était transformée en psychodrame.La candidate qu'ilsoutenait, Nadine Prigent, a été - fait inhabituel - rejetée fin mai par le Comitéconfédéral national, le "Parlement" de la centrale. Une partie desFédérations soutenaient Eric Aubin, chargé du dossier des retraites - dont M.Thibault ne voulait à aucun prix - d'autres Agnès Naton, directrice de NVO, le magazinede la CGT.Pour autant, Thierry Lepaon ne sera pas au bout de ses peines puisqu'ildevra recueillir les 6 et 7 novembre la majorité des voix du CCN, qui regroupeles patrons des Fédérations et des Unions départementales. Et cette instance estparfois imprévisible. Mais Bernard Thibault l'affirme : "Il me semble qu'avec un avis aussi massif, favorable de la commission exécutive, le cap est fixé" .