Caterpillar : police déployée à Echirolles, salariés jugés en correctionnelle

Une quinzaine de policiers de la section d’intervention, casqués et matraques à la ceinture, se sont déployés devant l’usine, appelés par la direction de l’entreprise pour "faire respecter le droit au salariés de travailler". A plusieurs reprises depuis l’annonce du plan social qui va frapper les deux sites Caterpillar de la région grenobloise, des piquets de grève avaient été installés par les grévistes.

Hier soir, une cinquantaine de salariés ont planté des toiles de tente devant l’entrée de l’entreprise d’Echirolles, où ils ont campé la nuit dernière. Une nouvelle démonstration de force des ouvriers de Caterpillar, au moment où neuf d’entre eux sont convoqués cet après-midi devant le tribunal de grande instance de Grenoble pour répondre d’"entrave à la liberté de travailler".
_ Cette convocation devant la Justice n'a visiblement pas amoindri la détermination des salariés de Caterpillar : plusieurs dizaines d'entre eux ont empêché ce matin les négociateurs de se rendre à la réunion sur le plan de licenciements...

Par ailleurs, une manifestation interprofessionnelle s'est tenue dans la matinée devant la préfecture de l’Isère, en solidarité avec les entreprises du département touchées par des licenciements.

Négociations tendues

Chez le fabricant américain d’engins de chantier, la direction a accepté mardi dernier de réduire le nombre de suppressions d’emplois, de 733 à 600 postes, et d’augmenter l’enveloppe globale du Plan de sauvegarde de l’emploi (plan social, ndlr) de 48,5 à 50 millions d’euros, "sous conditions". Ces conditions portent notamment sur l’organisation et l’aménagement du temps de travail.

Au début du mois, quatre cadres de l’entreprise avaient été séquestrés pendant 24 heures. Dans la foulée, le président Sarkozy avait promis de "sauver le site" après avoir été "appelé au secours" par l’intersyndicale (lire nos articles ci-dessous).

Les deux sites Caterpillar de la région grenobloise emploient quelque 2.700 personnes. Au plan mondial, le groupe américain a déjà annoncé 22.000 suppressions de postes sur un effectif de 113.000 personnes.

Gilles Halais avec agences