Carte militaire : les réactions sur le terrain

Le premier ministre a beau assortir la mesure d'une bonne rasade de millions d'euros - 320 exactement - la pilule a du mal à passer. Malgré les rumeurs et les bruits qui circulaient depuis plusieurs jours, certains ont espéré jusqu'au bout qu'ils ne seraient pas sur la liste. La confirmation est douloureuse.

Parmi les communes les plus inquiètes, celles qui voient partir des bases aériennes ou des gros régiments. Il faut dire que le vide qu'ils vont laisser est important. La base aérienne 128 Metz-Frescaty, à Augny, est la plus grosse implantation appelée à être dissoute, en 2011. 2.500 militaires vont s'évaporer, avec leurs familles. Pour les autres, la perte tourne à chaque fois autour du millier d'hommes. Près de Cambrai, dans le Nord par exemple, la base aérienne 103 compte 1.300 militaires.

Les régiments de l'armée de terre vont aussi laisser des regrets derrière eux, comme à Bitche, en Moselle, ville militaire de tradition, dominée par sa forteresse, et qui perd son 57 ème régiment d'artillerie et ses 1.100 hommes.

Les militaires sont aussi inquiets. Pour eux, la réforme signifie déménagements et changements de mode de vie. Les réductions d'effectifs passent mal au sein de l'armée. En particulier au sein de l'armée de terre qui absorbera à elle près de la moitié des suppressions de postes : 24.000 sur 54.000.

Sur le plan politique, la gauche accuse le gouvernement de brader la Défense.

Les seuls à sabler le champagne, ce sont les habitants du secteur de Mourmelon, dans la Marne. Ils devaient perdre leur régiment de chars de combat. Finalement, il restera sur place. Le maire, Fabrice Loncol, exprime “son profond soulagement et son énorme satisfaction”. Il paraît bien seul.

Grégoire Lecalot