Carrefour : salariés en grève, embouteillages aux caisses
Un tel appel des syndicats ne s’était pas produit depuis plus de trois ans chez le groupe de grande distribution français Carrefour, qui compte 65.000 salariés. Mais les propositions de revalorisation des salaires pour l’année à venir ont déclenché l’ire des syndicats. La mobilisation était forte dans les enseignes, dont certaines ont été entièrement ou en partie bloquées par les grèvistes. D'autres se postaient aux abords des accès aux supermarchés. Des barrages de charriots et autres distributions de tracts ont également été utilisés comme moyen de contestation.
La direction a proposé 1% d’augmentation en mars, la même chose en octobre, ainsi qu’une remise de 10% sur les achats dans les enseignes du groupe, au lieu des 7% autorisés jusque là. Quant à la participation aux frais d’entretien des tenues de travail des salariés, elle devrait s’élever à 6 euros par trimestre. Des propositions jugées insuffisantes par l’intersyndicale, notamment au vu de l’inflation annoncée pour l’année à venir (2%).
Pour Pascal Leroux, délégué CFDT à Carrefour Amiens Nord, la pilule a d’autant plus de mal à passer que le groupe a annoncé la mise en vente de l’enseigne ED pour 6 milliards d’euros, ainsi que des bénéfices en hausse de 11% en 2010. Résultat : une grève qui risque fort de paralyser les enseignes en ce jour de forte affluence.
Concrètement, un salarié employé chez Carrefour depuis 21 ans touche environ 1200 euros par mois, ce qui est trop peu pour faire vivre une famille. C’est en tout cas ce que clame Philippe Kennel, délégué du personnel CFDT à Caen, qui réclame une augmentation à hauteur de 5%. Les syndicats pointent également du doigt la pénibilité du travail en grande surface, parfois accrue par des baisses d’effectifs.
Le directeur des ressources humaines du groupe, Jean-Luc Masset, a annoncé la réouverture des négociations salariales mercredi 13 avril.
Virginie Ballet
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