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Carburants : après les pêcheurs, les routiers menacent

Alors que le mouvement des pêcheurs contre la hausse des carburants se radicalise, une organisation de routiers a lancé un ultimatum au gouvernement pour qu'il leur donne aussi un coup de pouce. La grogne s'étend à d'autres professions et d'autres pays, devenant même mondiale.
Article rédigé par franceinfo
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La nervosité des marins-pêcheurs semble contagieuse. Une organisation de routiers, représentant des PME françaises du secteur, menace d'engager des actions sur tout le territoire si le gouvernement ne répond pas “d'ici jeudi soir” à ses revendications. “Ces actions, qui seront d'abord locales et de sensibilisation, s'intensifieront jusqu'à un conflit dur si le gouvernement perdurait à faire la sourde oreille aux revendications des transporteurs”, prévient l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE).

Cette organisation qui représente des PME du secteur précise avoir présenté lundi au secrétariat d'Etat aux Transports plusieurs demandes, dont la baisse du prix du gazole professionnel “à son niveau moyen du mois de janvier 2008” (0,98 euro HT le litre) “afin de stabiliser l'activité desPME-TPE pour 2008”. Parmi ses autres revendications, l'OTRE réclame un “versement immédiat de la ristourne TIPP” (taxe intérieure sur les produits pétroliers) du second semestre 2007 et, avec un mois d'anticipation sur les déclarations, du premier semestre 2008.

Londres bloqué par les camions
La grogne des routiers prend déjà une tournure européenne. Hier, c'est Londres qui a été envahie de camions. Plusieurs centaines de routiers et leurs poids-lourds ont engorgé le centre de la capitale britannique et encombré l'un de ses principaux accès pour appeler le gouvernement de Gordon Brown à baisser pour les entreprises de transport routier la taxe
sur les carburants. Menaces aussi en Espagne, où les routiers menacent de faire grève le 8 juin si le gourvernement ne leur vient pas en aide.

En France, le mouvement des pêcheurs se durcit et se radicalise. La situation est notamment tendue sur les bords de la Méditerranée, où 200 pêcheurs réunis à Sète, dans l'Hérault, ont décidé de reconduire leur mouvement de grève pour une durée indéterminée. Des pêcheurs des Bouches-du-Rhône ont aussi tenté de bloquer des raffirneries à Fos-sur-Mer et à La Mède. Des actions ont eu aussi lieu en Atlantique, en Manche et en Mer du Nord. Le port de ferry de Dunkerque a été bloqué et des supermarchés ont été investis à Boulogne-sur-Mer. Ils refusent le plan Barnier.

Les pêcheurs sont d'autant plus déterminés à durcir leur action que d'autres pays européens rejoignent le mouvement, notamment l'Espagne, où plusieurs ports catalans sont touchés.

Et les pêcheurs et les routiers ne sont pas les seuls à monter au créneau. A Caen, ce sont les ambulanciers qui ont protesté en bloquant le prérphérique, tandis que des agriculteurs de l'Orne s'en sont pris à des stations essence. Plus loin, en Indonésie, ce sont les étudiants qui sont descendus dans la rue.

Grégoire Lecalot, avec agences

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