Augmentation minimale du SMIC : 17 euros par mois
Les factures, les billets de trains, le logement et autres franchises d'assurances ne se contenteront pas d'un minimum légal en 2011. Le Smic, si. Le gouvernement a décidé de ne pas appliquer de coup de pouce supplémentaire cette année, rigueur budgétaire oblige.
A 1er janvier, il passera donc de 8,86 à 9 euros brut l'heure. Ce qui représente une hausse de 1,6%, soit 17 euros de plus par mois (1.073 euros nets). Environ 2,3 millions de Français, soit un salarié sur dix, est payé au Smic, qui sert par ailleurs d'étalon à de nombreux autres salaires.
Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence en 2007, aucun coup de pouce n'a été donné au Smic lors des différentes revalorisations. Jugeant que “la politique récurrente des coups de pouce peut avoir pour effet d'évincer de l'emploi les plus fragiles”, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a réaffirmé que sa “priorité” dans la fixation du Smic était la baisse du chômage, car “l'emploi, c'est créer des richesses, augmenter les revenus du travail et développer le pouvoir d'achat”.
Pour le Medef, Benoît Roger-Vasselin a considéré qu'“il ne faut pas
confondre le Smic avec une politique de redistribution, tout à fait légitime
mais elle est de la responsabilité de l'Etat et pas des entreprises”.
En revanche, la décision du gouvernement a été unanimement dénoncée par les syndicats. Pour la CFDT, “les ménages notamment à bas salaires subissent des dépenses incompressibles et le pouvoir d'achat et la consommation sont centraux alors que la France n'est pas encore sortie de la crise”, a expliqué Laurence Laigo.
La CGT, qui voulait un Smic à 1.600 euros brut par mois, s'est exclamée: “c'est Noël pour les patrons”, et a jugé que “le gouvernement persiste à ne pas prendre en compte les besoins des salariés” alors que “la crise n'est pourtant pas la même pour tout le monde” au vu des bénéfices du CAC 40.
“L'absence d'augmentation significative du Smic pour la cinquième année est une déception pour les salariés dans un contexte de crise”, a renchéri Marie-Alice Medeuf-Andrieu (F0).
_ Gabrielle Simon (CFTC), a regretté qu'“on trouve de l'argent pour les groupes financiers, pas pour les Smicards”.
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