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Attentat au Stade de France : traumatisé, un stadier témoigne

Omar Dmoughi, 32 ans, était stadier lors des attaques au Stade de France. Traumatisé, il raconte au micro d’Elodie Guéguen les souvenirs qui le hantent, fantômes de ce soir qu’il n’arrive pas encore à oublier.
Article rédigé par Elodie Guéguen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Omar Dmoughi devrait rester encore six mois à l'hôpital © RF/ Elodie Guéguen)

L’Etat a-t-il mis suffisamment de moyens pour lutter contre le terrorisme depuis les attentats de janvier 2015 ? Aurait-on pu mieux anticiper les attentats de novembre ? Des députés cherchent à répondre à ces questions, une commission d’enquête parlementaire a été mise en place lundi à l’assemblée. Cet après-midi, les députés entendront des victimes du 13 novembre. Et notamment Omar Dmoughi, 32 ans, l’un des stadiers du Stade France. Il souffre, comme beaucoup d’autres victimes, de lourdes séquelles psychologiques, et raconte que l’un des kamikazes s’est fait exploser juste devant ses yeux. 

"C'est comme si j'avais été à la guerre" - Omar, stadier lors des attentats au SDF

Une explosion, puis la panique 

Elodie Guéguen l’a rencontré mardi à l’hôpital où il est hospitalisé en psychiatrie. Assis en tailleur sur son lit d’hôpital, Omar Dmoughi se repasse le film en boucle. Il est en service porte G, 21h15, première explosion, c’est la panique, le vigile évacue un groupe de jeunes. "C’est là , dit-il, qu'un homme s’est avancé vers mo i". 

Paralysé par le choc 

"Je parle avec lui. Je lui dis de reculer. Il me regarde dans les yeux. Il a l’air serein, pas stressé, sûr de lui. Puis il a fait exploser sa ceinture. " Ce qu’il n’aime pas décrire, ce sont ces images macabres qui le hantent depuis trois mois. Les médecins évoquent de très lourdes séquelles, c'est comme si le vigile avait été paralysé par le choc. 

Comme quelqu’un qui a été à la guerre 

"J’ai du mal à marcher, à m’exprimer, je ne suis plus le même , soupire-t-il. Je prends des médicaments. Tout le temps des médicaments. Aujourd’hui je suis dans un hôpital militaire, avec des soldats qui reviennent d’Afghanistan, de Centrafrique. Comme quelqu’un qui a été à la guerre. Mais moi je n’ai pas été formé pour ça ". Le chemin de la reconstruction sera long, Omar Dmoughi ne devrait pas sortir de l'hôpital avant 6 mois, au moins.

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