Ascension sociale : plus de candidats et moins d'élus, selon l’Insee
L’étude menée par l’Insee sur la mobilité sociale des générations nées dans les années 60 aboutit à un constat général : Le "mouvement global" de la mobilité sociale, en terme de salaire, de carrière ou de mobilité en cours de carrière, est "de moins en moins positif".
"Si la part des individus qui parviennent à s'élever au-dessus de la condition de leurs parents demeure toujours supérieure à celle des déclassés, l’écart entre les deux flux diminue considérablement" par rapport aux générations précédentes, résume l’étude. "En 2003, 35% des 35-39 ans connaissent une mobilité ascendante et 25% une mobilité descendante. Ces proportions étaient respectivement de 40% et 18% vingt ans auparavant".
L’étude montre par ailleurs que "cette dégradation des perspectives de mobilité sociale est généralisée aux enfants de toutes les origines sociales". Pour les individus "issus des classes populaires, les trajectoires ascendantes sont plus rares" aujourd’hui. Pour ceux "nés dans des milieux sociaux plus favorisés, les trajectoires descendantes se multiplient". Autrement dit, moins nombreux sont ceux aujourd'hui à progresser sur l'échelle sociale et plus nombreux sont ceux qui y régressent, et ce quelque soit leur point de départ.
A l’origine de cette dégradation, l’étude de l’Insee évoque des "raisons structurelles". Grippé par la crise économique et la hausse du chomage dans les années 80/90, l’ascenseur social a donc de plus en plus de mal à fonctionner vers le haut. Ainsi, près d'un fils de cadre sur quatre né à la fin des années 60 est aujourd'hui ouvrier ou employé.
Autre paradoxe: le niveau d'éducation des générations nées depuis les années 60 est "sans précédent". Aussi, conclut l'étude, un "affaiblissement du lien entre diplôme et position sociale est mis en évidence, ce qui remet en cause l’idée de l’avènement progressif d’une société plus méritocratique.".
Cécile Mimaut, avec agences
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