Fourgons aménagés, "sécurité en bas de chez vous"... A quoi vont ressembler les 200 nouvelles brigades de gendarmerie ?

Comme franceinfo l'avait révélé, Emmanuel Macron doit annoncer la création d'"une à quatre brigades" de plus "dans chaque département, y compris en Outre-Mer".
Article rédigé par Paul Barcelonne, Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Photo d'illustration. (MOURAD ALLILI / MAXPPP)

L'Élysée parle d'une "annonce historique". Emmanuel Macron doit dévoiler lundi 2 octobre l'implantation de 200 nouvelles brigades de gendarmerie dans les zones rurales, avait appris jeudi franceinfo auprès de l'entourage du chef de l'État. Le président de la République présentera cette implantation à l'occasion d'un déplacement à Tonneins (Lot-et-Garonne) où il doit inaugurer une caserne de gendarmerie.

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Dans les faits, il y aura "entre une et quatre brigades" de plus "dans chaque département, y compris en Outre-Mer", a précisé l'Élysée. Il pourra s'agir de "brigades mobiles avec six gendarmes" ou "de brigades fixes, 'en dur', avec une dizaine de gendarmes". "Ça concerne pas mal de territoires en périurbain qui ont perdu des brigades, et aussi en rural", ajoute la présidence, qui promet "les premières créations de brigades mobiles et fixes" à partir de "novembre 2023". 2 144 gendarmes seront ainsi recrutés.

"Pas des food-trucks"

Et pour la forme, il s'agira de fourgons ou de camping-cars aménagés, mais "ce ne sont pas des food-trucks, mais des outils high-tech", sourit l’un des promoteurs de ces brigades mobiles. Ces véhicules, équipés de moyens radios et informatiques, vont réaliser une bonne partie des missions de la gendarmerie, tels que les dépôts de plaintes, auditions, prévention, au plus près des habitants, notamment sur les marchés. Ils seront des points de départ de patrouilles à pied ou à VTT, avec la possibilité, aussi, de servir de poste de commandement avancé en cas de crise.

"Plus de bleu" sur le terrain comme le souhaite le chef de l’Etat, et "du bleu" à moindre coût : cette mobilité permet d’éviter les longues et coûteuses constructions de gendarmeries. Ces brigades mobiles viennent compléter le maillage territorial dans les communes rurales ou péri-urbaines, pour aller vers les habitants dans les zones éloignées des commissariats et gendarmeries. De quoi aider "à retisser le lien police - population et répondre en partie à la crise d’autorité", espère l’Élysée.

"La sécurité en bas de chez vous"

Emmanuel Macron avait annoncé la création de ces nouvelles brigades en janvier 2022, lors d'un discours consacré à la sécurité intérieure à Nice (Côte-d'Azur). Depuis plusieurs mois, maintenant, l'Élysée et le ministère de l'Intérieur travaillent avec des maires et des parlementaires afin d'établir la répartition de ces brigades en zone rurale. "Priorité à la sécurité en bas de chez vous", affirme ainsi l’entourage d’Emmanuel Macron, à l’heure où les chiffres du ministère de l'Intérieur sont dans le rouge avec les hausses des violences sexuelles, intrafamiliales, coups, escroqueries. Et que la plaie des émeutes est à peine cicatrisée…

Dans la foulée des déplacements à Semur-en-Auxois mi-septembre, et en Corse quelques jours plus tard, le chef de l'Etat veut un "rayonnement local, au plus près des habitants", se félicite un conseiller auprès de franceinfo. Après une interview dimanche 24 septembre, dans les journaux télévisés de France 2 et de TF1, Emmanuel Macron doit accorder une interview à la chaîne de télévision France 3 lundi 2 octobre, avec l’espoir de rassurer, comme le dit l’Elysée, des "gens qui se sentent éloignés de tout".

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