Arche de Zoé : Sarkozy condamne la démarche
Les neuf Français, les sept membres espagnols de l'équipage et à présent le pilote belge de l'avion affrété par l'Arche de Zoé sont toujours en garde à vue à Abéché. Les 17 européens ont tenté de faire sortir 103 enfants du pays pour les confier à des familles d'accueil en France. Les gardés à vue sont accusés verbalement d'"enlèvement" et de "trafic" d'enfants, mais ils n'ont pas encore été formellement inculpés.
Après trois jours de polémique sur les motivations de l'association l'Arche de Zoé, à l'origine de l'opération, la diplomatie française a pris ce dimanche des positions très fermes. "C'est une affaire condamnée totalement par le gouvernement français, qui ne mérite aucune excuse", affirme l'ambassadeur de France à N'Djaména. Déclaration faite en présence de hauts responsables tchadiens et d'autres diplomates, dont un émissaire espagnol.
Rama Yade renchérit en précisant avoir "fait tout ce qu'il y avait à faire" pour stopper l'opération. "Si elle a eu lieu, c'est de la manière la plus clandestine qui soit", conclut la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l'homme, évoquant "des procédés de dissimulation évidents". Rama Yade relève notamment qu'une fois arrivés au Tchad, les responsables de l'association ont changé le nom de leur organisation en Children rescue.
Nicolas Sarkozy n'a pas employé d'autres mots pour condamner cette opération "illégale et inacceptable", lorsqu'il a appelé son homologue tchadien.
S'il est difficile d'imaginer que les autorités tchadiennes n'étaient pas au courant de l'opération, il est plus probable qu'elles n'en avaient pas mesuré l'ampleur.
C'est à l'issue de leur garde à vue, qui prend fin ce lundi soir, que les européens retenus à Abéché sauront ce que la justice tchadienne leur réserve. Le président tchadien a promis de les sanctionner "sévèrement".
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