Arcelor Mittal ferme un nouveau haut fourneau en Lorraine
C'est un nouveau coup dur qui frappe la Lorraine. Et une fois encore, il vient d'Arcelor Mittal, le géant mondial de l'acier. Les syndicats du groupe ont annoncé que la direction leur a communiqué jeudi lors d'un CCE sa décision de fermer l'un des deux derniers hauts-fourneaux de la région. Il s'agit du haut-fourneau P6 de Florange.
Arcelor Mittal justifie cette fermeture par une baisse des commandes résultant de la sécheresse printanière, qui a réduit la demande de boîtes de conserves et d'emballages pour boissons des producteurs de fruits et légumes, a expliqué un délégué CFDT, Jean-Marc Vécrin. Un communiqué de la direction affirme que le groupe est “contraint d'optimiser ses flux de production et d'aligner ses capacités de production en fonction de la demande”. Et il pointe souligne “un ralentissement saisonnier et les fluctuations de la demande dans certaines zones géographiques en Europe”.
_ Par conséquent, le haut-fourneau P6 “sera mis en veille jusqu'à ce que le niveau de la demande permette un redémarrage”.
Et la mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule. Arcelor Mittal avait déjà annoncé que l'autre haut-fourneau, le P3 de Florange, resterait à l'arrêt jusqu'à la fin de l'année. Et pour couronner le tout, l'activité de l'unité emballages est ralentie. Et certains salariés se sont vus imposer des RTT.
Les 1.000 sidérurgistes du P6 (500 selon la direction) devraient être soit répartis sur d'autres sites, soit mis au chômage partiel.
“C'est la fin de la filière liquide à Florange”, s'inquiète Jean-Marc Vécrin. La députée PS de Lorraine, Aurélie Filippetti appelle Nicolas Sarkozy et le gouvernement à agir contre “la politique spéculative” d'Arcelor Mittal. “Le site sidérurgiste mosellan devient une fois de plus la variable d'ajustement du groupe dès que la conjoncture économique se ralentit”, dénonce-t-elle. Son collègue PS Michel Liebgott craint que cette fermeture ne mette en danger des projets de revitalisation comme le projet Uclos de captage de CO2.
Arcelor Mittal avait déjà provoqué la colère des Lorrains en fermant le site sidérurgique de Gandrange, malgré les tentatives du chef de l'Etat, qui s'y était déplacé en 2008.
Grégoire Lecalot, avec agences
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