La formule commence àfaire florès. Après les entrepreneurs (plus de 60.000 mentions"j'aime" sur leur page Facebook), des médecins ont lancé leur page surle réseau social. "Les médecins ne sont pas des pigeons" a déjàrassemblé plus de 19.000 membres en moins d'une semaine. En guise d'introduction,les six exigences portées par ce mouvement : "Pour une médecine de valeur àsa juste valeur, pour revaloriser le secteur I et le secteur II, pour la libertéd'installation des jeunes médecins, contre l'application abusive de la TVA surdes actes thérapeutiques, le médecin est aussi un entrepreneur, pour une unité desmédecins de France publics et libéraux" .Après la décision duministère du Budget, d'assujettir certains actes de chirurgie esthétique à laTVA à 19,6%, et en pleine négociations sur les dépassements d'honoraires, cesmédecins ont décidé de se servir du réseau social pour fédérer les mécontentsen dehors du champ traditionnel et puissant de leurs syndicats."Allez dire à votre boucher quevous ne lui payerez que la première tranche de veau ou à votre plombier que letroisième robinet est pour sa pomme" (un médecin sur Facebook)Et lestémoignages affluent sur le "mur". "Avoir fait dix ans d'étudeset cinq ans de spécialités, pour être "honorée" de 23 € uneconsultation (c'est-à-dire bien moins que le prix d'une "coupe" chezmon coiffeur...ou qu'un soin chez le podologue de mon mari : 40 €) pour n'avoirle droit de facturer que le premier acte en entier le deuxième à moitié et le troisièmegratuit" , s'indigne Dominique Ricci-Cagnol.Une façon pour ces professionnels demontrer au gouvernement qu'ils ne vont pas céder facilement à la pression. Eneffet à mi-parcours des négociations sur les dépassementsd'honoraires médicaux, la ministre de la Santé et ledirecteur de l'Union des caisses d'assurance maladie ont demandé aux médecinsconcernés une participation à l'effort budgétaire national et une modération deleurs exigences tarifaires.Rappelant que François Hollande s'est engagé à larégulation des dépassements d'honoraires, considérés commedes obstacles à l'accès aux soins, la ministre a souligné les attentes desFrançais dans ce domaine. "Nos concitoyens ont entendu beaucoup dediscours, ils attendent maintenant des actes concrets" , a expliqué MarisolTouraine.