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Après le sinistre, la phobie de l'eau

Un mois après la tempête, les Kärchers tournent à plein régime à La Faute-sur-Mer et l'Aiguillon, pour effacer les traces de la montée des eaux. Encore inhabités, désormais propres pour certains, on croirait que les lotissements sont en construction. Passée l'odeur de vase et d'humidité encore persistante ici et là, Xynthia paraîtra loin. _ Pourtant, il faudra sans doute encore longtemps pour effacer l'eau qui stagne dans les têtes, le souvenir d'une vague froide à hauteur d'épaule, l'angoisse de la submersion. Certains revivent la nuit du 28 février dès qu'ils ouvrent le robinet de leur évier trop fort...
Article rédigé par franceinfo
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Alain, 42 ans, enseignant parisien. Il était avec sa fille, dans sa maison de vacances, à la Faute-sur-Mer, quand la mer est brutalement montée le 28 février : deux mètres d'eau dans le pavillon. C'est en se réfugiant sur le toit qu'ils ont survécu. Alain revit la scène chaque nuit.

La pluie battante, la perspective du coefficient de marée de 112 demain, le bruit du vent ou celui d'une banale chasse d'eau : chacun trouve, malgré lui, son aide-mémoire. Ca s'appelle le stress post-traumatique. À la cellule psychologique mise en place à l'Aiguillon sur Mer, un mois après, on commence à en diagnostiquer.

Raconter, échanger, faire savoir : aujourd'hui encore les habitants semblent avoir besoin de parler, au marché, au bistrot. Des internautes de La Faute-sur-Mer ont même créé un blog depuis le sinistre : il s'appelle Le Blog du désastre.

"La mer, c'est un monde hostile, ce n'est pas que décoratif...", commente pourtant Hervé Hamon, l'écrivain breton, invité ce matin de Jean Leymarie. "La mer n'est pas une surface. C'est du mouvement. Il faut avoir conscience du péril... Les marins le savent, il faut avoir la trouille de la mer".

Cécile Quéguiner

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