Appels d'urgence: les services de secours tirent la sonnette d'alarme
Article mis à jour à 16h
_ Les appels sur le 15 (SAMU), le 17 (police-secours) et le 18 (sapeurs pompiers) sont trop souvent abusifs. Ces numéros sont de plus en plus souvent composés pour des motifs qui n’ont rien à voir avec une urgence.
Au SAMU de l’hôpital Avicenne de Bobigny, les urgentistes reçoivent plus de 700 appels par jour. Seuls 10% des appels sont de vraies urgences et 1% des détresses vitales.
Les véritables appels urgents n'ont constitué que 40% des 528.000 appels
reçus par police-secours à Paris en 2009. “On intervient quel que soit le
motif”, précise la commissaire Amélie Lourtet de l'Etat-major de la direction de
la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP).
_ Les appels malveillants se sont chiffrés à 1.570 l'an dernier à Paris. Ils ont conduit à 14 procédures judiciaires et quatre interpellations. Amélie Lourtet observe que faire déplacer les services de police pour rien “ça nuit à la qualité du service de secours”.
Chez les gendarmes aussi même constat
_ L’année dernière, en France, 7% des appels sur le “17” ont donné lieu à de véritables interventions sur le terrain.
En 2009 dans la Vienne, le Centre opérationnel de la gendarmerie a reçu au total 35 000 appels sur le “17”.
Pour le Lieutenant Colonel Freddy Roux du Groupement de gendarmerie de la Vienne à Poitiers, 35% seulement de ces appels sont réellement justifiés.
En appelant ces numéros d’urgence à outrance, il est très difficile pour les opérateurs de détecter les détresses vitales. Elles sont noyées dans la masse.
Considérer le 15, le 17 ou le 18 comme “une alternative aux numéros ou services payants, c'est mobiliser abusivement des équipes de médecins, infirmiers, sapeurs-pompiers ou policiers”.
Mikaël Roparz
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