Appel à la grève dans les crèches
Grands-parents, amis et voisins de jeunes enfants, attention. Vous risquez de recevoir des coups de téléphone intéressés aujourd'hui. Un collectif syndical et associatif de crèches, dont sont notamment membres la CGT, l'UNSA,
la FSU et la FCPE, a lancé pour aujourd'hui un préavis de grève. Ils protestent contre un projet de décret gouvernemental visant à assouplir les conditions d'accueil en crèche. Le préavis concerne les crèches publiques et des débrayages pourraient aussi avoir lieu dans les crèches privées.
_ Un rassemblement a eu lieu ce matin devant l'hôtel Matignon à Paris, pour déposer des pétitions et demander une audience au Premier ministre, François Fillon.
Le projet de décret, présenté début février au conseil d'administration de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), permet d'abord d'abaisser le taux d'encadrement minimal par des professionnels dans les crèches. Il prévoit de passer de 50% à 40% le seuil minimal obligatoire de présence de professionnels de la petite enfance (auxiliaires de puériculture, éducatrices de jeunes enfants, puéricultrices) dans les établissements d'accueil de moins de six ans, selon les syndicats.
Ensuite, le texte envisage d'augmenter le nombre d'enfants par crèche en accueillant les enfants en “surnombre” : de 10% dans les établissements de 20 places, 15% dans ceux de 21 à 40 places et 20% pour les crèches de plus de 40 places.
Pour les syndicats, cette politique n'est rien d'autre qu'un cache-misère face au manque de places en crèche, criant partout et surtout dans les grandes villes. Elle permet d'éviter de construire de nouveaux établissements et de ne pas embaucher de personnel qualifié. La FSU dénonce une attaque contre “la sécurité des enfants et des
établissements”. Le conseil d'administration de la CNAF a voté en faveur de l'adoption du décret.
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