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Alain Soral condamné à 10 000 euros d'amende pour une "quenelle" à Berlin

Une photo du polémiste d'extrême droite effectuant ce geste au Mémorial de l'Holocauste avait circulé sur internet à la fin 2013.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le polémiste Alain Soral au tribunal de Paris, le 12 mai 2015. (LOIC VENANCE / AFP)

L'essayiste d'extrême droite Alain Soral a été condamné, mardi 12 mai, par le tribunal correctionnel de Paris à 100 jours amende d'un montant unitaire de 100 euros, soit 10 000 euros d'amende, pour une photo le montrant au Mémorial de l'Holocauste, à Berlin (Allemagne), en train de faire le geste de la "quenelle".

Outre l'amende pour injures à caractère racial, le tribunal l'a condamné à verser 14 001 euros de dommages et intérêts au profit des sept associations qui s'étaient constituées parties civiles. Les jours amende deviennent, en cas de non-paiement, des jours de détention. 

Un piratage informatique comme ligne de défense

Fin 2013, la photo d'Alain Soral faisant ce geste controversé dans les allées de la fondation commémorative des juifs assassinés en Europe avait commencé à circuler sur plusieurs sites internet. Alertées, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et l'association J'accuse avaient saisi le tribunal correctionnel afin qu'Alain Soral comparaisse pour injures publiques à caractère racial.

A l'audience, le 12 mars, Alain Soral s'était présenté comme victime d'une méprise doublée d'une manipulation. Il avait assuré que le cliché avait été récupéré par des pirates informatiques alors qu'il n'était destiné, au départ, qu'à son cercle d'amis. Il avait également contesté le sens et la portée donnés à son geste, affirmant n'avoir jamais cherché à porter atteinte à la mémoire des déportés, dont trois étaient venus témoigner à l'audience et dire leur indignation.

"Une injure visant la communauté juive"

"La personnalité même d'Alain Bonnet dit Soral, telle que perceptible dans ses écrits ou prises de position publiques antérieurs, fragilise, pour ne pas dire prive de toute portée, ses dénégations réitérées quant aux accusations d'antisémitisme dont il ferait injustement l'objet", a estimé le tribunal dans son jugement. Dès lors, la photographie "ne peut être perçue que comme une injure visant la communauté juive dans un de ses lieux les plus symboliques et les plus sacrés", a-t-il conclu.

"La jurisprudence évolue. On n'est plus sur une condamnation à une simple amende", s'est félicité Nicolas Salomon, avocat du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), l'une des associations parties civiles. Alain Soral n'était pas présent lors de la lecture du jugement et n'était pas représenté.

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