Accord historique chez les infirmières libérales
Les négociations furent, paraît-il, longues et difficiles. Elles duraient depuis près d'un an et demi. Au final, chacun repart satisfait.
_ En échange d'une revalorisation de leurs actes, les infirmières acceptent de ne plus s'installer là où elle le souhaitent : c'est la fin du sacro-saint principe de liberté d'installation.
Satisfaction, donc, des infirmières libérales, d'abord. Pour l'an prochain, l'assurance-maladie a mis 200 millions d'euros sur la table ; ce qui représente une revalorisation des actes de 5,3% pour les 56.000 infirmières libérales.
Satisfaction également de l'Uncam, l'Union nationale des caisses d'assurance-maladie. Car c'est sans doute le plus important, les infirmières seront désormais forcées de s'installer là où on en manque.
Car il fallait faire quelque chose : les infirmières sont elles aussi sujettes à l'héliotropisme - en clair, elles sont aujourd'hui beaucoup plus nombreuses dans le sud de la France, et sur les côtes, qu'au Nord. Leur densité varie ainsi de 1 à 6 selon les régions : près de la Méditerranée on en compte plus de 300 pour 100.000 habitants, alors qu'il n'y en a que 80 au nord de la Loire.
L'accord prévoit donc de geler les effectifs dans 250 bassins de vie surdotés - des zones qui représentent environ 7.000 infirmières, soit 13% du total. Concrètement, plus personne ne pourra s'y fixer, à moins d'un départ.
_ A contrario, dans les 250 zones sous-dotées, les infirmières seront plus aidées : prise en charge de leurs cotisations d'allocations familiales, et aide à l'investissement de 3.000 euros par an.
Au final, l'Uncam réussit avec les infirmières ce qu'elle a échoué à faire avec les médecins. Quand le gouvernement avait tenté d'avancer sur ce terrain, l'an dernier, les internes s'étaient mis en grève, et l'Etat avait cédé.
_ Mais ce n'est peut-être que partie remise...
Guillaume Gaven, avec agences
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