A Marseille, les cantines restent en grève
Ce qui se passe à Marseille constitue sans doute un phénomène syndical rare : des salariés sont en grève locale pour une cause nationale. Un mouvement massivement suivi, pourtant lancé à l'appel de syndicats minoritaires.
Résumons : presqu'une cantine municipale de Marseille sur deux reste en grève contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, soit 215 sur 450, à la grande fureur des parents d'élèves concernés. Une grève ultra-localisée, d'une seule catégorie de salariés, dans une seule ville, sur un mot d'ordre national. Alors que le reste de la France a repris le travail, les Marseillais font figure de “derniers des Mohicans”. Et le mouvement est prévu pour durer. Le préavis est reconductible jusqu'au 5 octobre, date du début des discussions du projet au Sénat.
Et l'originalité de cette grève ne s'arrête pas là. Les vieux routiers du syndicalisme y perdraient leur latin. Le syndicat majoritaire chez les municipaux à Marseille est FO. Mais FO n'a pas appelé à la poursuite de de la grève, en dépit des appels à durcir le mouvement de son patron, Jean-Claude Mailly. Par contre, la CGT, Sud, la CFTC et l'Unsa ont déposé un préavis de grève local, que des salariés qui ne sont donc pas majoritairement affiliés à ces centrales ont décidé de suivre massivement.
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