À Calais, une adresse mail pour dénoncer les squats de migrants
"La situation est difficile, c'est pourquoi nous faisons le maximum pour vous ". C'est ainsi que s'exprime Natacha Bouchart, sur sa page Facebook. Mercredi soir, la maire UMP de Calais, également sénatrice du Pas-de-Calais, a décidé de s'adresser à ses concitoyens via le réseau social, annonçant la mise en place d'une adresse mail un peu spéciale, "Securitesquatcalais@gmail.com".
L'édile appelle les habitants de la ville à signaler toute occupation de locaux vides, municipaux ou privés, en particulier par des migrants en transit vers l'Angleterre. "Ainsi , écrit-elle, la police pourra intervenir, en utilisant une procédure spécifique uniquement valable dans un délai de 48 h à partir du constat d'intrusion, afin d'évacuer les lieux ".
Le ras-le-bol général
Jointe ce jeudi, Natacha Bouchart assume parfaitement cette initiative peu banale. Elle parle de "laxisme " de la justice, qui mettrait selon elle plus de temps qu'auparavant pour traiter ce genre de dossier. L'important est de signaler l'occupation dans les 48 heures, car au-delà de ce délai la procédure d'expulsion prend plus de temps. Et la dénonciation est autorisée par une circulaire de juillet 2012.
La maire UMP affirme que le nombre de migrants est en hausse à Calais depuis le début de l'année, ce qui provoque des nuisances comme des "interpellations de jeunes femmes [...] petits vols de portables notamment [...] déjections sur la voie publique [...] musique la nuit [...] batailles entre eux, armés de couteaux ".
Un contexte tendu
L'initiative de Natacha Bouchart n'arrive pas dans un contexte neutre. Depuis une semaine, l'affaire Leonarda et le débat politique autour du droit du sol sont entrés en force dans l'actualité. Pour autant, la maire l'affirme : "Cela n'a rien à voir avec l'immigration [...] Ce ne sont pas des migrants qui veulent intégrer la France ".
Mais la démarche reste hautement politique : il s'agit aussi d'"interpeller le gouvernement pour qu'il comprenne la problématique quotidienne que nous vivons [...] depuis douze ans ", explique Natacha Bouchart.
Enfin, ce n'est pas un désaveu des associations de terrain qui travaillent quotidiennement auprès des migrants. Natacha Bouchart clame haut et fort leur utilité, et les liens qui les unissent à la mairie, qui met à disposition des repas ou des douches, par exemple. La question, qui devrait se tendre avec la mise en place de cette adresse mail, sera abordée entre les différentes parties dans les prochains jours.
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