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A Calais, les manifestants dénoncent "le mur de la honte"

Entre 500 et 1500 manifestants se sont réunis jeudi à Calais contre la construction de ce qu'ils appellent "le mur de la honte". Dans le cadre d'un accord franco-britannique, des barrières vont être installées à partir de janvier sur deux kilomètres de long de chaque côté de la rocade menant aux embarcadères du port.
Article rédigé par Mathieu Auger
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Des manifestants devant le nouveau "mur" qui entoure les embarcadères du port de Calais © Maxppp)

Ils étaient entre 500 et 1500 à s’être réuni à Calais pour dénoncer la construction de ce qu’ils appellent "le mur de la honte", destiné à repousser les clandestins qui tentent de gagner l’Angleterre. Car dans le cadre d’un accord franco-britannique conclu en septembre, la clôture existante du port de Calais a été doublée et surmontée de fil de fer hérissé de lames coupantes. A partir de janvier, des barrières vont être installées sur deux kilomètres de long de chaque côté de la rocade menant aux embarcadères.

Une solution illusoire

"Nous sommes tous réunis pour refuser qu'un nouveau mur soit construit à nos portes, tous réunis pour dire non au mur de la honte ", a déclaré dans un discours le président d'Emmaüs France, Thierry Kuhn. "Ca n’apportera pas de solution, ce n’est pas ça qui va empêcher les migrants d’être ici. C’est une réponse humanitaire qu’il faut apporter" ajoute Jean Rousseau, président d'Emmaüs International. 

"J'ai honte d'être humain quand je vois ça ", Guy Bedos, humoriste

"J'ai l'habitude de monter sur scène pour faire rire les gens, aujourd'hui j'ai envie de pleurer. j'ai honte d'être humain quand je vois ça " a déclaré l'humoriste Guy Bedos, qui était parmi les manifestants, au sujet des conditions de vie des quelque 2.500 migrants, originaires principalement d'Afrique de l'Est, qui vivent dans des abris de fortune, sans eau ni électricité, dans les dunes ou des squats de Calais. "Ca déshonore la République française" , a-t-il affirmé.

"Essayons d'humaniser notre rapport à l'autre" Guy Bedos, humoriste
"Ce n'est pas ça qui va arrêter les migrants" Jean Rousseau, président d'Emmaüs International

L'Eldorado britannique

Espérant se rendre en Grande-Bretagne, considérée comme un Eldorado, les migrants, parmi lesquels de plus en plus de femmes et d'enfants, tentent de monter dans des poids lourds qui embarquent sur les car-ferries à destination de Douvres. Ils profitent notamment des ralentissements de la circulation sur la rocade menant au port pour prendre d'assaut les camions. "Ce que nous ne pouvons comprendre, c'est que l'existence d'une frontière quasi-étanche à Calais est la raison pour laquelle ces personnes se trouvent coincées ici ", a déclaré pour sa part Martine Devries, au nom des associations locales qui viennent en aide aux migrants à Calais et dans les environs.

 

Le "mur de la honte", un reportage de Mathieu Auger

L'appel à la mobilisation en faveurs des migrants, lancé par le Mouvement Emmaüs et l'Organisation pour une citoyenneté universelle, a été signé par quelque 90 associations et organisations, selon Emmaüs.Depuis le mois d'octobre, le Mouvement Emmaüs s'est mobilisé pour venir en aide aux migrants de Calais. Il affrète à leur intention chaque semaine un ou deux camions transportant des vêtements, de la nourriture ou du matériel d'hygiène, offerts par des communautés Emmaüs de toute la France.  . 

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