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600 euros de prime pour les policiers verbalisant le plus d'automobilistes

Le magazine Autoplus révèle aujourd’hui que les "anges de la route" sont incités financièrement à verbaliser le plus d’automobilistes possible. Les unités de motards ou de CRS autoroutiers reçoivent 600 euros supplémentaires lorsqu’elles mettent le plus de PV.
Article rédigé par franceinfo
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  (Les unités et compagnies de police qui surveillent les routes gagnent 600 euros de plus que les autres quand elles ont chassé le plus de chauffards © MaxPPP)

"Nous tenons ce chiffre de la police nationale elle-même, c’est une note de service " explique Pascal Pennec, rédacteur en chef adjoint d’Autoplus au micro de France Info. Son magazine publie aujourd’hui un document exclusif. Il met en lumière les pratiques "chiffrées"  des policiers chargés de faire respecter le code de la route. Cette note de service établit deux classements différents : les 22 unités motardes et les 9 compagnies CRS autoroutières.

"C’est un classement national fait par la police nationale qui est reconnu dans le but de définir quelles sont les compagnies, les unités les plus efficaces". Et donc à la clé, la surprise c’est que les deux meilleures de chaque ont leur petit cadeau à la fin de l’année."  Un petit cadeau de 600 euros.   

"Les deux unités et compagnies les plus "efficaces" ont leur petit cadeau en fin d'année", Pascal Pennec

Pau, Reims et l’Île de France en tête de classement

Et cette année le gros lot est remporté par Pau et Reims pour les motards, l’Île de France Nord et Ouest pour les compagnies autoroutières. Les comptes ont été arrêtés au 31 mai 2015. Une politique du chiffre "subtile " pour Pascal Pennec, car "on ne parle plus de quotas " : le Ministère de l’intérieur ne peut plus botter en touche et dire que "c’est un petit chef local qui a dérapé ".

"On pourrait se dire que s'il y a plus de PV dans telle ou telle région ça pourrait venir des gens mais le raisonnement ne tient pas. Quand on compare les résultats de ces deux unités de CRS d’un côté, des compagnies autoroutières de l’autre qui ont les mêmes "clients", les résultats sont complétement différents ce qui montre bien que ça dépend des ordres de la hiérarchie directe de ces régions-l à."

 

Logiques de circulation

Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, s’insurge : "C’est aberrant. La question n’est pas de savoir si les gens sont verbalisables mais s’ils sont dangereux. L’accident c’est du comportement, il faut arrêter d’aller dans la chasse à courre où on essaie de traquer et de taxer systématiquement les automobiliste s."

"Si demain vous me prêtez un radar, je peux vous trouvez un endroit où je suis sûr de le faire flasher toutes les cinq minutes. Mais la vraie question c’est de savoir s’il y a un danger." Pierre Chasseray

Pour lui, il faut faire de la sécurité routière, et non du chiffre : "Il faut arrêter avec un modèle qui est fixé sur une logique de chiffre et de comptabilité d’amende pour aller sur une logique de comportement. Les mots commencent pareil mais en termes de philosophie, comptabilité et comportement, ce n’est pas la même chose .

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