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1,3 million de "Tanguy" de plus de 25 ans toujours chez leurs parents

Une étude publiée ce samedi par la Fondation Abbé Pierre montre la difficulté des jeunes à acquérir leur indépendance, même quand ils sont salariés. Les retours au bercail sont aussi plus nombreux.
Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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  (Parmi les 4,5 millions de jeunes majeurs qui vivent chez leurs parents ou grands-parents, 1,3 million ont plus de 25 ans  © MaxPPP)

La Fondation Abbé Pierre publie une photographie des "Tanguy", en référence au film d’Etienne Chatilliez et au prénom du personnage central qui refuse de quitter le cocon familial. La différence aujourd’hui, c’est que de nombreux jeunes souhaitent leur indépendance, mais qu’ils ne peuvent pas, le plus souvent pour des raisons financières. Le phénomène, selon l'étude, est même massif avec 1,3 million de jeunes de plus de 25 ans concernés.

Une précarité handicapante

L’étude a été réalisée à partir d’une enquête nationale de l’Insee datée de 2013. Elle montre que parmi les 4,5 millions de jeunes majeurs vivant dans leur famille, 1,3 million ont plus de 25 ans et 480.000 ont même plus de 35 ans. Beaucoup n'ont pas les moyens de se loger ailleurs que chez leurs parents ou grands-parents puisque 18% sont au chômage et près de la moitié, 44%, ne sont pas encore sur le marché du travail. Ils sont élèves, étudiants ou en stage ou en formation non rémunérés.

Mais l'étude montre aussi que 32% ont un salaire et même 55% de la tranche d'âge 25-34 ans. Mais leur rémunération ne leur permet pas pour autant de gagner leur indépendance.

La Fondation Abbé Pierre estime que les "bas salaires, les temps partiels subis, la précarité des contrats de travail" les empêchent de louer un appartement dans le secteur privé, faute de rassurer suffisamment les propriétaires.

Retour à la case familiale

La Fondation Abbé Pierre pointe aussi un phénomène de plus en plus marqué : le retour au bercail. Le nombre de jeunes de plus de 25 ans qui reviennent après un premier envol a augmenté de 20% entre 2002 et 2013, passant de 282.000 à 339.000. L'étude montre que les motivations sont diverses. Pour 45% d'entre eux, le retour en famille est lié à des circonstances particulières : "une rupture, une perte d'emploi, des ennuis financiers, des soucis de santé, ou des problèmes de logement" comme une expulsion ou un état insalubre de la location.

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