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Nicolas Sarkozy veut durcir l'hospitalisation psychiatrique

En visite dans un hôpital psychiatrique à Antony (Hauts-de-Seine), le président de la République, Nicolas Sarkozy, a annoncé un projet de loi pour les hôpitaux psychiatriques. Trois semaines après le meurtre d'un jeune homme par un schizophrène dans une rue de Grenoble, il s'agit surtout de mieux sécuriser les établissements.
Article rédigé par franceinfo
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Durcissement de l'hospitalisation d'office et plan de sécurisation des établissements. Nicolas Sarkozy a choisi de se rendre à l'hôpital psychiatrique Erasme d'Antony (Hauts-de-Seine) pour annoncer la“ réforme en profondeur ” du secteur, qu'il avait réclamé.

Trois semaines après le meurtre d'un étudiant grenoblois par un schizophrène échappé de l'hôpital Saint-Egrève, l'objectif est surtout sécuritaire. “Mon devoir, c'est de protéger la société et nos compatriotes”, s'est justifié Nicolas Sarkozy.

Premier volet, renforcer la sécurisation des établissements. 70 millions d'euros vont être investis au total. 30 millions iront à des travaux pour améliorer les enceintes et les bâtiments, afin de “mieux contrôler les entrées et les sorties des établissements et à prévenir les fugues”, explique le chef de l'Etat.
_ Les malades considérés comme les plus à risques seront plus étroitement surveillés : “Certains patients hospitalisés sans leur consentement seront équipés d'un dispositif de géo-localisation, capable de donner l'alerte en cas de fugue”, annonce Nicolas Sarkozy.

Autorisations de sortie durcies

Quarante autres millions seront consacrés à la construction de quatre unités supplémentaires de 40 lits pour les patients “les plus difficiles”, des UMD, dans le jargon médical.
_ Une UMD, réservée aux malades mentaux dangereux, avait ouvert en janvier à Plouguernével (Côtes-d'Armor), une première depuis 1963 qui avait porté à cinq le nombre de structures de ce type en France.

Le second volet du projet consiste à rendre plus sévères les conditions de sortie après un internement d'office : “Le retour à la vie normale des malades mentaux ne peut primer en toutes circonstances”, prévient le président de la République.
_ La décision de laisser sortir un patient, “ce doit être l'Etat ou, dans certains cas la justice, pas l'expert”, a déclaré le chef de l'Etat. “Il y a un Etat, une justice qui doivent trouver l'équilibre entre des intérêts et des points de vue contradictoires”, a déclaré le président. “C'est de la rencontre de ces points de vue - celui qui a la charge du patient et celui qui a la charge de l'ordre public - que l'on peut trouver le bon équilibre”.

Il a évoqué un partage d'informations sur les hospitalisations d'office, sans mentionner explicitement la création d'un fichier national, comme il l'avait fait après le drame de Grenoble ce qui avait suscité l'inquiétude des professionnels. “Le gouvernement s'assurera que les informations administratives sur les hospitalisations d'office soient partagées dans tous les départements avec un secret médical respecté de la façon la plus stricte”," a-t-il ainsi souligné.

Enfin, il a annoncé l'instauration d'une obligation de soins en milieu psychiatrique, que la famille ait donné son accord ou non.

Grégoire Lecalot, avec agences

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