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Les organismes de lutte contre le sida bientôt en faillite?

Présents à la 18e conférence internationale sur le sida, qui s'ouvre aujourd'hui à Vienne, Sidaction et Médecins Sans Frontières rappellent l'importance du financement des programmes de lutte contre le virus.
Article rédigé par franceinfo
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A l'occasion de l'ouverture aujourd'hui de la 18e conférence internationale sur le sida, à Vienne, plusieurs acteurs de la lutte contre le virus ont mis en garde les pays occidentaux contre la baisse ou le gel du financement des traitements contre la maladie.

Sidaction et Médecins sans Frontières leur rappellent leurs obligations: en 2005, les pays du G8 s'étaient en effet engagés à financer l'accès universel aux traitements contre le sida. Une promesse aujourd'hui oubliée en raison de la crise financière. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui réunit les financements n'a collecté que 100 millions de dollars pour les trois prochaines années. Un résultat très décevant au regard des 20 milliards attendus. Certaines voix se sont alors élevées parmi les associations pour dénoncer le cynisme des États, prompts à trouver les fonds pour sauver leur système bancaire, au mépris de l'urgence sanitaire. Les États-Unis et l'Union Européenne sont notamment dans le viseur de ces associations. " La crise financière est devenue l'excuse parfaite pour changer d'objectifs et parler d'autres choses" regrette Julio Montaner, co-président de la conférence de Vienne.

Déjà très difficile, la situation sanitaire des pays africains pourrait devenir intenable si le financement des programmes d'aide n'augmente pas. Actuellement, le taux de mise sous traitement est inférieur à la propagation de la maladie dans les pays les plus touchés (Afrique Subsaharienne principalement). Dans un rapport publié cette semaine, Sidaction rappelle que seuls 5 des 34 millions de personnes infectées par le virus du Sida dans le monde bénéficient d'un traitement anti-HIV.

Pour Médecins sans Frontières, il s'agit également d'un problème de stratégie : Les donateurs se concentreraient "sur les mauvais sujets, préférant traiter les patients les plus atteints alors qu'il serait moins onéreux et plus efficace de lutter contre le virus à un stade précoce de développement". L'organisation avance même des résultats encourageants, prouvant qu'un "traitement précoce et suivi des malades du VIH" est l'une des causes des progrès observés récemment (voir encadré).

Des chiffres qui auraient pu permettre à leurs propositions d'être prises en compte plus tôt. Sidaction regrette que les grands États refusent "de créer des mécanismes innovants de financement, comme une taxe sur les transactions financières ", dont les revenus "pourraient non seulement assurer la pérennité de l'accès universel aux soins, aux traitements et à la prévention, mais aussi financer d'autres thématiques prioritaires de santé".

Paul Chaufour avec agences Oeuvres liées

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