La fin du Di-Antalvic et de ses génériques
"Nous devons avoir conscience aujourd'hui que ses effets secondaires, ou plutôt ses effets indésirables, doivent être traités avec le plus grand
sérieux, car (...) nous ne voulons pas d'un système du médicament, d'une police du médicament qui laisse passer à nouveau un médicament comme le Mediator ". Voilà comment le ministre de la Santé Xavier Bertrand justifie l'interdiction du Di-Antalvic, un anti-douleur qui faisait partie de la liste des 77 médicaments placés sous "surveillance renforcée" par les autorités sanitaires, en raison de leurs "signaux de risques" ou de leur commercialisation récente.
Alors, principe de précaution ou réel danger ? L'agence du médicament européenne (EMEA), qui s'était déjà prononcée pour un retrait progressif du marché européen de ce médicament, estime que le bénéfice est insuffisant au regard des décès du fait de surdosages, constatés notamment en Grande-Bretagne (3OO à 400 décès). Des surdosages en outre assez fréquemment volontaires, des personnes utilisant le médicament pour se suicider.
Les Français sont les plus gros consommateurs de Di-Antavic en Europe. Huit millions de personnes prennent régulièrement cet anti-douleur. C'est près de 95% de la consommation européenne. Un médicament dont la disparition inquiète certains patients, même si des alternatives existent, comme le paracétamol, à doses adaptées, ou le paracétamol associé à la codéine.
Cécile Mimaut, avec agences
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