La circoncision limite le risque d'infection par le SIDA
D'autres études avaient
abouti aux mêmes résultats, mais elles ne concernaient que peu de personnes. Cette
fois-ci, les chercheurs ont lancé un véritable programme de circoncision
volontaire, auquel ont répondu les 20.000 hommes du bidonville d'Orange Farm,
en Afrique du Sud, âgés de 15 à 49 ans. Les chercheurs ont ensuite étudié la santé de 3.000 sujets parmis les 20.000 hommes. Bilan : si elle ne remplacera jamais
l'utilisation du préservatif, la circoncision pourrait contribuer à limiter le
nombre de cas de SIDA.
60% d'infections en moins
Les résultats de cette étude sont
spectaculaires : le taux de nouvelles infections a baissé d'environ 60 %, alors
que les comportements sexuels (usage du préservatif, nombre de partenaires) n'ont pas changé.
Au cours de l'étude, qui a
été menée entre 2007 et 2011, le taux d'hommes circoncis de ce bidonville est
passé de 12 % à 53%, et même à 58 % chez les moins de 29 ans. La circoncision s'est révélée particulièrement efficace chez les 15-29 ans selon les chercheurs, puisqu'ils estiment que le nombre d'infections par le SIDA aurait été 28% plus élevé si ces sujets n'avaient pas été circoncis.
Selon le professeur Auvert, investigateur de l'étude, "les hommes circoncis sont deux fois moins infectés par le virus du SIDA que les hommes non circoncis".
D'après les chercheurs, français, américains et sud-africains, la circoncision réduit considérablement la surface de peau comportant de nombreuses cellules immunitaires très sensibles au SIDA. Après l'opération, une couche de cellules semblables à celles recouvrant la peau se forme sur la muqueuse et limite l'entrée du VIH.
Bientôt 30 millions de circoncisions
Comme le professeur Auvert le
rappelle, la moitié des personnes touchées par le SIDA se trouvent en Afrique. Il
précise que si elle était diffusée dans l'ensemble du continent, la
circoncision pourrait permettre de diminuer l'épidémie de SIDA d'environ 25 %. "Chaque
fois qu'on fait 5 circoncisions, on évite une infection
par le VIH dans les 15 ans qui viennent ", estime-t-il.
Ces résultats sont révélés,
au moment où l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et Onusida débutent ensemble une
mission visant à circoncire 30 millions d'hommes. D'autre part, une nouvelle étude est en cours dans le but de déterminer
l'effet de la circoncision sur la réduction du risque
d'infection dans la population féminine.
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