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Une fusée russe explose en vol lors de son lancement à Baïkonour

VIDEO | Cette fusée Proton-M transportait trois satellites destiné au système de navigation Glonass, un concurrent du GPS américain et du futur Galileo européen. Elle a explosé mardi quelques secondes après son lancement diffusé en direct par la chaîne russe Rossia 24.
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

"Il semble que ce lancement va se solder par une catastrophe ", a noté perspicace le journaliste russe en regardant la fusée plonger vers le sol et exploser. Une fusée russe Proton-M transportant trois satellites pour le système de navigation Glonass a explosé mardi en vol. Elle avait été lancée quelques secondes plus tôt du cosmodrome russe de Baïkonour au Kazakhstan. Le lanceur a changé de trajectoire 16 secondes après son décollage à 02H38 GMT, car "ses moteurs ont cessé de fonctionner", selon un communiqué de Roskosmos. Elle a explosé et est retombé à environ 2,5 km du lieu du lancement.

Danger pour la population locale

Selon l'Agence spatiale kazakhe, cet accident "n'a pas fait de victimes, ni de dégâts" , mais a provoqué une "fuite de combustible " de la fusée. Le lanceur transportait environ 600 tonnes d'heptyle, d'amyle et de kérosène, selon le patron de Kazkosmos. L'agence Interfax a indiqué qu'un "nuage toxique " s'était formé au-dessus du site. Une partie du personnel a été évacué. Des responsables ont annoncé que les fumées pouvaient présenter un danger pour la population locale. Les habitants de plusieurs villes aux alentours du cosmodrome ont reçu des instructions pour rester chez eux et de ne pas ouvrir leurs fenêtres.

Perte de crédibilité pour l'aéro-spatiale russe

Isabelle Sourbes-Verger, chercheuse au CNRS spécialiste des politiques spatiales, rappelle que les échecs répétés des lanceurs de fusées russes. Elle estime que la fiabilité des lanceurs russes perd de la crédibilité.

 

Selon la chercheuse au CNRS Isabelle Sourbes-Verger, les échecs répétés des lanceurs russes s'expliquent par "un défaut de vérification de la qualité", qui est d'autant plus inévitable que "l'industrie spaciale russe se modernise profondément", "les chaînes de fabrication changent" et les personnels qualifiées, qui fabriquaient ces fusées, vieillissent et beaucoup partent en retraite. Une succesion d'évènements qui contribue probablement à la chute des prestations des lanceurs russes. Selon Isabelle Sourbes-Verger, les incidents répétés des lanceurs russes pourraient profiter à d'autres lanceurs tel qu'Ariane, géant européen, dont le taux de fiabilité est impressionnant.

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