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Reportage "On met les robots sur le bord du terrain et ils jouent au foot tout seuls" : dans les vestiaires pas comme les autres de la RoboCup

La RoboCup, la plus grande compétition de robotique et d'Intelligence artificielle au monde, débute mardi 4 juillet au Parc des Expositions de Bordeaux. Un événement majeur pour les passionnés de robotique.
Article rédigé par Boris Hallier, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Match de football entre robots lors de la Robocup 2023 en avril à Téhéran. (ABEDIN TAHERKENAREH / EPA)

L'heure est aux derniers réglages : ce mardi 4 juillet, c'est le coup d'envoi d'une semaine d'épreuves spécialement réservées à des robots venus d'une quarantaine de pays. Jusqu'au 10 juillet, plus de 2 500 participants vont s'affronter au Parc des Expositions de Bordeaux dans la plus grande compétition de robotique au monde, la RoboCup.

>> VIDEO. Avec la RoboCup, les robots ont aussi leur Coupe du monde de foot

" On conçoit des robots, on les met sur le bord du terrain et ils jouent au foot tout seuls", explique notamment Olivier Ly, capitaine d'une dizaine de spécialistes de robotique, de mécanique et d'informatique. À l'Université de Bordeaux, l'équipe bordelaise peaufine les derniers réglages pour le football, l'épreuve phare de la compétition. Ce chercheur l'a déjà remportée quatre fois, "mais l'année dernière, on a été défait par les Japonais", regrette-t-il.

Il y a donc une revanche à prendre pour les cinq robots de 70 cm de haut, équipés de deux bras, de deux jambes et d'une caméra en guise de visage. " En termes de poids, on est à peu près vers les sept kilos", estime Céline, l'une des mécaniciennes de l'équipe. Avec son collègue Loïc, elle est aux petits soins avec Tom et Nova, allongés sur la table d'examen. " La cheville, le genou, les hanches... Chacune de ces parties est pilotée par un moteur", détaille Céline, pendant que Loïc est " en train de changer des vis de fixation des hanches... Ce n'est pas toujours évident". Des contrôles bienvenus puisque "les robots tombent, ils se foncent dedans, ils se cassent... L'équipe méca répare, améliore", poursuit Olivier Ly.

Des robots entraînés à "reconnaître la balle"

Sur le terrain en pelouse synthétique, les footballeurs métalliques révisent leur entraînement sous le regard de leurs entraîneurs, ordinateur portable sur les genoux. "Là, je suis en train de travailler sur les différents tirs que le robot est capable de faire", précise l'un des coachs. Et pour ce faire, l'un des autres entraîneurs appuie : "On l'a entraîné pour qu'il arrive à reconnaître la balle. Manuellement, on a des images et on vient dire ça, c'est une balle, ça, c'est un coin de terrain, ça, c'est un bas de poteau... Ensuite, on passe tout ça dans un réseau de neurones et ensuite, il arrive à reconnaître en sortie les différents éléments du terrain. 

Cette année, tous aimeraient bien revivre les émotions de la première victoire face à la Chine en 2016 : "On a fait prolongations, tirs au but et mort subite, se souvient Olivier Ly, tout le monde était excité à recompiler du code. Les Chinois ont probablement fait une erreur de codage, le robot a freezé, il s'est bloqué complètement au moment de tirer, et c'est finalement comme ça qu'on a gagné."

La RoboCup n'est pourtant pas qu'une histoire de compétition : les chercheurs en profitent pour échanger et pour améliorer des robots qui peuvent avoir des applications dans l'industrie, l'agriculture ou l'aide à la personne.

Le reportage de Boris Hallier

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