Mieux sensibiliser, détecter : 33 propositions pour lutter contre l'addiction aux jeux en ligne
Cela fait trois ans
désormais que le marché des jeux en ligne a été ouvert. Aujourd'hui, 20
opérateurs se partagent 31 agréments – 15 au poker, 8 en paris sportifs et 8 en
paris hippiques – sous le contrôle de l'Autorité de régulation des jeux en
ligne (Arjel). Et avec l'augmentation constante du marché, plus de neuf milliards
d'euros misés en 2012, le nombre de joueurs compulsifs augmente lui aussi, de
manière exponentielle.
Depuis plusieurs années,
les études réalisées livrent un tableau inquiétant de l'addiction à ce type de
pratique ; irritabilité, isolement familial, anxiété, troubles du sommeil.
Sans oublier, évidemment, les difficultés financières qui vont de pair.
Moins de publicité
Dans son rapport, remis il
y a deux semaines au gouvernement et publié vendredi, l'Arjel émet
précisément 33 recommandations pour lutter contre le phénomène.
Parmi celles-ci, la
limitation du volume de la publicité des opérateurs de jeux au moment des
retransmissions sportives. L'Arjel recommande de la cantonner à un sport publicitaire,
comme le football, le rugby ou le handball, par opérateur.
La publicité, ce sont
aussi les relances de la part des opérateurs auprès des joueurs venant de
fermer leur compte. Parfois, même si le compte n'est pas fermé, mais que le
joueur a décidé de jouer un peu moins souvent, il est inondé de mails de
rappel dans sa boîte de réception. Il faudrait les interdire, selon l'autorité.
Il faut dire que le marché
est juteux. Selon les données fournies par l'Arjel, la Française des Jeux et le
PMU, les Français ont misé en 2012 près de 32,5 milliards d'euros, chiffre en
hausse de 2,8 % par rapport à 2011.
Amélioration des
systèmes d'alerte
L'Arjel souhaiterait que
les opérateurs se saisissent eux-mêmes du problème, en créant des critères d'alerte
pour détecter les "gros joueurs", orientés par la suite vers une
structure adaptée prenant en charge l'addiction.
Comme pour les casinos, un
joueur en ligne peut se faire inscrire sur le fichier des interdits de jeux,
mis à jour tous les mois et tenu par le ministère de l'Intérieur. L'Arjel
demande que l'inscription soit facilitée ; le fichier compte aujourd'hui
quelque 33.000 noms. Parmi les solutions, par exemple, la possibilité de s'inscrire
par simple envoi de mail.
L'enjeu est de taille, et
le problème pourrait, si rien n'est fait, prendre une ampleur encore plus grande :
selon l'Arjel, environ 25.000 joueurs – soit 1 % des 2,5 millions d'utilisateurs
de jeux en ligne – misent la moitié des sommes enregistrées par les opérateurs.
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