Megaupload, la partie émergée du piratage
Avec vingt noms de domaines fermés, 50 millions de dollars saisis, et des arrestations coordonnées dans trois pays, le FBI a frappé un grand coup. Megaupload était le principal service de téléchargement direct. Il permettait à n'importe quel internaute de télécharger des fichiers, souvent illégaux. Son modèle économique reposait sur la publicité et les abonnements, qui donnaient accès à un volume illimité de données. Un programme d'affiliation reversait une partie de ces sommes aux utilisateurs contributeurs de fichiers, ce qui revenait souvent à rémunérer le piratage. Résultat, "la reproduction rapide et la distribution de copies illégales d' oeuvres protégées ", résume l'acte d'inculpation à l'origine du coup de filet.
Les attaques informatiques organisées le group Anonymous illustrent les soutiens et la popularité de cette économie à moitié souterraine. Aux quatre coins du monde, des poignées de sites fonctionnent comme Megaupload. Hotfile est basé au Panama, Netload à Francfort, Filesonic en Grande-Bretagne et à Hong-Kong. Depuis son siège suisse, Rapidshare reste ouvert malgré les restrictions imposées par la justice allemande.
Le précédent du pair-à-pair
Rapidshare, comme Megaupload, ont émergé vers 2005, en réponse aux attaques juridiques des ayants droit contre les systèmes de pair-à-pair. Ces réseaux reposent sur l'échange direct de fichiers entre internautes, après passage par un moteur de recherche. Le pionnier, Napster, a fermé en 2001, après deux ans de procédures. Les systèmes de surveillance comme Hadopi se concentrent sur ces réseaux. Ils ignorent en revanche le téléchargement direct, ce qui a contribué à l'essor de Megaupload et consors.
"L'industrie du copyright est en guerre contre les créatures qu'elle a enfantées ", analyse la Quadrature du net. L'association, qui a notamment bataillé contre Hadopi, appelle à "mettre en place de nouveaux mécanismes de financement pour une économie culturelle qui soit compatible avec le partage ". Les éditeurs de musique et de films poussent plutôt à un durcissement de la législation, illustré aux Etats-Unis par les récents projets américains PIPA et ACTA.
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