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Les magasins Surcouf mis en liquidation judiciaire, faute de repreneur

L'enseigne, qui emploie 379 personnes, avait été placée en redressement judiciaire fin février, mais elle n'a trouvé aucun candidat à sa reprise. Le tribunal de commerce de Lille a décidé ce mercredi sa liquidation. Les syndicats dénoncent "un énorme gâchis".
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Julien Muguet/IP3 Maxppp)

Les magasins de matériel hi-tech resteront théoriquement ouverts jusqu'au 30 novembre, date fixée par le tribunal de commerce de Lille. Le temps de "mettre en place un plan de sauvegarde de l'emploi pour reconnaître les droits des salariés et permettre la réalisation des stocks ", selon son délibéré. 40 des employés de l'enseigne, venus spécialement au tribunal, ont copieusement sifflé le propriétaire du groupe à son arrivée au tribunal. Ils avaient déposé un préavis de grève dès lundi pour venir à Lille le jour J. 

L'enseigne, issue du groupe PPR et rachetée en 2009 par Hughes Mulliez, le petit-neveu de Gérard Mulliez, le fondateur du groupe Auchan, a cherché en vain à retrouver un repreneur. Elle avait d'ailleurs tenté d'abord de céder trois de ses six magasins principaux. Puis avait été mise en vente dans son intégralité. Mais la date fatidique du 10 octobre est tombée, sans que personne ne se soit manifesté. Le tribunal de commerce a donc prononcé la liquidation judiciaire. 

"Fallait penser Surcouf autrement. Tout a été fait à l'envers" (CFE-CGC)

La chaîne de magasins, créée il y a 20 ans, souffre, comme ses concurrents, de l'explosion du e-commerce et du recul des ventes de matériel informatique. En 2010, elle avait affiché une perte nette de 20 millions d'euros et avait dû il y a un an se séparer d'une centaine de ses 490 salariés. Une descente aux enfers due aux erreurs de gestion du PDG, selon les syndicats. "Fallait penser Surcouf autrement. Tout a été fait à l'envers. Fallait faire un audit, savoir où ça va pas. C'est un énorme gâchis ", a estimé Olivier Chagnoux, délégué CFE-CGC, à la sortie de l'audience. 

Ce que les salariés de Surcouf reprochent notamment à Hughes Mulliez, c'est d'avoir construit un siège pour le groupe alors que les finances étaient déjà en sale état. Celui-ci, les larmes aux yeux, a esquivé ces attaques : "J'ai mis tout mon coeur, mes tripes et toutes mes ressources , a-t-il déclaré à la sortie du tribunal de commerce.C'est très difficile aujourd'hui d'en arriver là ".

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