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Les jeux en ligne…de mire

Les jeux en ligne seront ouverts à la concurrence en France, dès janvier 2010. _ L'Assemblée examine à partir d'aujourd'hui le projet de loi qui mettra fin au monopole de la Française des jeux ou du PMU sur le web. _ Il s'agit en fait de réglementer une offre de jeux qui existe déjà sur le net, mais de façon illégale. _ Un sujet qui provoque déjà des critiques à gauche, et des bémols à droite.
Article rédigé par franceinfo
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Ce texte est destiné à encadrer l'offre illégale de jeux sur Internet en légalisant le poker, les paris sportifs et les paris hippiques.
Il crée une autorité de régulation indépendante chargée d'attribuer des licences aux opérateurs de jeux sur Internet.
Une cinquantaine d'opérateurs de jeux en ligne devraient être légalisés si le texte est adopté.
En contrepartie de cette licence de cinq ans renouvelables, les sites devront respecter un cahier des charges précis.
Selon le ministère de l'Economie, quelque 25.000 sites de jeux illégaux sont actuellement accessibles sur internet.

Le texte soulève des réserves à droite

Les débats n’ont pas encore commencé mais déjà, la gauche a fustigé un “cadeau” fait aux “Amis du Fouquet's”.
Une référence aux personnalités et industriels invités de la soirée de victoire de Nicolas Sarkozy en 2007.
“Au moment où la crise s'aggrave et le chômage monte, le seul projet de loi de début de la session ordinaire, c'est casser le monopole de la Française des jeux”, dénonce le président du groupe PS Jean-Marc Ayrault.
“Nous allons nous opposer à ce texte parce qu'il nous paraît receler trop de dangers et trop de menaces”, a expliqué le député PS de la Nièvre, Gaëtan Gorce.

_ Des critiques reprises même à droite, à mi-voix, par le patron des députés
UMP.
Jean-François Copé juge “indispensable” la mise en place “d'une politique de prévention de l'addiction au jeu” et s'interroge aussi sur “le contrôle des circuits de financement”.
On estime aujourd'hui à près de 600.000, soit près de 3% des joueurs, le nombre de personnes souffrant d'une addiction au jeu en France.
En contrepartie de cette légalisation, le gouvernement va durcir les sanctions: l'organisation illégale de jeux sur Internet sera punie jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.

L'Etat, qui touche déjà 5 milliards d'euros par an de taxes sur les jeux d'argent et de hasard, devrait recevoir après l'ouverture à la concurrence 7,5% des mises sur les paris sportifs et hippiques et 2% des mises sur le poker.

Le projet de loi sera examiné en séance publique par les députés à partir d’aujourd’hui pour une durée de trois jours.
L'Assemblée doit ensuite se prononcer par un vote solennel sur l'ensemble du texte, mardi 13 octobre.
Le gouvernement souhaite que le dispositif soit prêt pour la Coupe du Monde de football, à l'été 2010.

Mikaël Roparz, avec agences

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