Les internautes se mobilisent pour soutenir le chauffeur d'Arcelor lanceur d'alerte : "Je ne suis pas seul, ça fait plaisir"
Depuis quelques jours, plusieurs cagnottes ont été lancées sur Internet pour soutenir un homme : le chauffeur de camion qui a raconté, début juillet, comment on lui a demandé de déverser des centaines de mètres cubes d'acide d'Arcelor Mittal directement dans la nature.
Un chauffeur de camion, intérimaire dans une entreprise sous-traitante de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle), a affirmé début juillet à France Bleu Lorraine Nord, avoir été contraint de déverser de l'acide dans le crassier de Marspich pendant trois mois, au lieu de l'amener dans un centre de recyclage. Dans une vidéo qu'il a tournée, on voit du liquide vert et fumant s'écouler dans la nature.
La direction d'ArcelorMittal a ouvert une enquête interne, évoquant des faits isolés. Mais des internautes, apprenant que le contrat d'intérim du lanceur d’alerte n’avait pas été renouvelé, ont décidé de lui apporter un soutien financier, à raison de dons de 2, 10 ou même 200 euros parfois.
"Vous n'êtes pas seul"
Touchés par le témoignage vidéo du chauffeur, les internautes lui ont également exprimé leur soutien au travers de messages. "Merci pour votre courage", "vous n'avez pas eu tort de parler Monsieur, le combat parait inégal, mais vous n'êtes pas seul", peut-on lire sur le site leetchi.com où le fond de soutien au lanceur d'alerte a été ouvert.
Bastien, chef de projet dans une banque privée, et Arthur, coursier à vélo de Lyon, ont lancé chacun leur cagnotte. "Ces cagnottes ont une double utilité. Montrer qu’il n’est pas tout seul et apporter une aide financière puisque cette personne n’a pas de travail", explique Bastien. "On est derrière les lanceurs d'alerte, c’est vraiment ça qu’on voulait faire comprendre", renchérit Arthur.
Il faut encourager les lanceurs d’alerte, mais ce n'est pas tout. Ils ont besoin d’un soutien moral et financier
Arthur, à l'origine d'une des cagnottesà franceinfo
Le chauffeur du camion, lui, n'en revient pas. Il se dit un peu gêné. "Je n'ai pas fait tout ça pour l'argent", explique-t-il, même s'il sait que cette somme, il en aurait bien besoin. "Si je l’utilise c’est pour payer mes factures, pour sortir le tête de l’eau. Je ne suis pas seul, ça fait plaisir". Son avocat aimerait structurer ces dons pour être sûr qu'au-delà des bonnes intentions, cette somme profitera vraiment au final à son client.
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