La mort numérique bientôt encadrée par la loi
Lorsqu'un de vos proches décède, son profil sur internet et sur les réseaux sociaux, lui, ne diparaît pas. Résultat : vous continuez à recevoir des notifications qui vous rappelle, par exemple, le jour de son anniversaire. "C'est un souvenir permanent du fait d'avoir perdu quelqu'un. Certains le voient comme un mémorial mais je ne trouve pas ça très utile d'avoir toujours accès à ses dernières paroles, ses derniers tweets" , raconte Manelle, 18 ans. La lycéenne a perdu une camarade l'an dernier. Après la mort de la jeune fille, sa famille a tenté de désactiver ses comptes sur internet, mais elle n'a pas réussi. "Bien sûr, elle a donné ses mots de passe à personne" , explique encore Manelle.
Les premières avancées
Mais les géants du web commencent à prendre des mesures. Facebook propose à chaque utilisateur de nommer un légataire de son compte en cas de décès. Google a mis en place une sorte de "testament numérique" pour fermer les comptes des défunts. "L'important, c'est de s'organiser" , estime Benjamin Rosoor. Il a co-fondé Tansmitio, une start-up qui propose de stocker les codes, les identifiants, ou le carnet d'adresse des chefs d'entreprises. L'idée est partie d'une rencontre avec un petit patron dont le webmaster était mort et qui n'avait plus accès au site internet de sa propre entreprise.
Projet de loi
Si la loi reste pour l'instant muette, le gouvernement devrait présenter un projet de loi d'ici la fin de l'année pour encadrer le "testament numérique".
"Lorsque la volonté de la personne qui est décédée n'a pas été exprimée avant le décès, ça peut créer des traumatismes chez les proches", explique Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat en charge du Numérique, à l'origine de ce projet de loi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.