Grenelle des ondes : vers l'interdiction du portable à l'école
Les parents qui comptent sur le téléphone portable du “petit” pour savoir à quelle heure il sort de l'école où ce qu'il fait à la récréation devront peut-être se replonger dans les abîmes de l'incertitude. Le “Grenelle des ondes”, alias la table ronde “fréquence, santé environnement”, s'est prononcé ce matin pour une interdiction totale des téléphones portables dans les écoles primaires et maternelles.
Actuellement, une telle interdiction est possible, mais elle est du ressort du chef d'établissement. Il s'agirait de généraliser cette interdiction, au moins jusqu'au collège.
Cette mesure destinée à limiter la dose d'ondes absorbée par les utilisateurs de téléphones portables serait renforcée par la fabrication d'un combiné sans haut-parleur, qui ne pourrait s'utiliser qu'avec une oreillette, ce qui réduit la dose d'ondes, à condition de respecter certaines précautions d'usage.
Pas de moratoire
Si le Grenelle a tenu un discours plutôt offensif sur les téléphones, il reste plus prudent sur la question des antennes-relais, à la grande déception des associations et au point de se voir qualifié de“ coquille vide ” par certaines.
Elles demandaient un moratoire sur les installations ou du moins un abaissement réglementaire des seuils d'émission sur tout le territoire. Deux idées qui “n'ont pas fait consensus”, selon la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Du coup, Priartem et Agir pour l'environnement ont claqué la porte.
Le rapport final prône une expérimentation avec des antennes aux valeurs d'émission abaissées dans plusieurs villes volontaires (0,6 volts/mètres au lieu de 61 volts/mètre).
Cette expérimentation viendrait compléter l'étude, attendue pour l'automne de l'Agence française de sécurité sanitaire (AFSS) sur l'impact des antennes-relais.
_ Mais les opérateurs de téléphonie sont opposés à toute mesure allant dans le sens d'un abaissement des seuils, qui aurait de grosses conséquences matérielles et économiques pour eux.
Par ailleurs, le “Grenelle des ondes” préconise une meilleure prise en charge des personnes électrosensibles et le renforcement des prérogatives des élus locaux, qui doivent gérer la contradiction dans ce dossier, entre ceux qui veulent une couverture de qualité, sans “zones blanches”, et ceux qui veulent voir s'éloigner les mats d'antennes.
Grégoire Lecalot, avec agences
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