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Facebook en a assez des faux profils créés par les stups américains

Facebook a envoyé une lettre à la DEA, les stups américains, pour lui demander d'arrêter de créer de faux profils d'utilisateurs dans le cadre d'enquêtes. Cette demande fait suite à la plainte d'une Américaine dont les coordonnées ont été usurpées par des agents. L'entreprise américaine estime que de telles pratiques sont contraires aux conditions générales d'utilisation.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Facebook estime que la DEA n'est pas au-dessus de ses conditions générales d'utilisation © REUTERS/Dado Ruvic)

Cette fois, c'en est trop pour Facebook. Le géant américain s'en prend désormais frontalement à la DEA, l'agence de lutte contre le trafic de drogue aux États-Unis. Pas à la DEA en tant que telle, mais plutôt à ses agents, qui n'hésitent pas à créer de faux profils d'utilisateurs sur le réseau social pour parvenir à leurs fins dans une enquête.

"Les actions de la DEA menacent l'intégrité de notre communauté" (Joe Sullivan, directeur de la sécurité de Facebook)

Vendredi dernier, Joe Sullivan, le directeur de la sécurité de Facebook, a pris sa plume - ou plutôt son clavier en l'occurrence - pour écrire à l'agence publique. Dans ce courrier de trois pages, il se montre on ne peut plus clair : "Les actions de la DEA menacent l'intégrité de notre communauté ". Une accusation très sérieuse est même lancée clairement, avec l'utilisation de l'expression "usurpation d'identité ". Joe Sullivan manie également l'argument ultime pour Facebook : "La DEA viole les conditions générales d'utilisation (les CGU, ndlr) ", cet ensemble de règles de la communauté du réseau social, sur lesquelles se fondent les administrateurs pour gérer les utilisateurs et leurs publications.

Une procédure en cours aux États-Unis

À travers cette lettre, Facebook réaffirme une fois de plus que personne n'est au-dessus des CGU, pas même les agents de la DEA. Le point de départ de cette colère est l'affaire Sondra Arquiett, une jeune fille qui aujourd'hui a eu le mérite de lancer le débat sur la place publique.

Cette New Yorkaise a été arrêtée et condamnée en 2010 pour possession de drogue. Mais elle a eu plus tard la surprise de découvrir qu'un compte à son nom, avec des photos subtilisées dans son téléphone portable, avait été créé à son insu sur Facebook. C'est le site Buzzfeed qui a révélé l'affaire. Grâce à ce faux compte, la DEA espérait pouvoir piéger les relations de la jeune fille, afin de remonter son réseau, celui qui lui fournissait la cocaïne qu'elle consommait. Le Département américain de la Justice a donné tort à la plaignante, estimant que la DEA agissait dans son bon droit, mais l'affaire ne s'arrête pas là ; une révision a été demandée la semaine dernière. Et cette fois, Sondra Arquiett a Facebook, un allié de poids, à ses côtés.

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