Données privées : les utilisateurs de smartphones de plus en plus méfiants
Le centre de recherches
américain Pew internet Center a publié mercredi une étude sur la "gestion
des données personnelles sur les smartphones" . 54% des utilisateurs
avouent qu'ils ont décidé de ne plus installer une application si la quantité d'informations
personnelles demandée est trop importante.
Un tiers d'entre eux désinstallent même l'application
s'ils se rendent compte qu'elle collecte des données qu'ils ne souhaitaient pas
partager. Enfin, 19% des sondés racontent avoir désactivé la géolocalisation
car ils étaient inquiets que d'autres puissent accéder à cette information. "La
popularité des smartphones a spectaculairement changé la relation entre l'utilisateur
et son téléphone" , explique Aaron Smith, co-auteur de l'étude, "la
richesse des détails intimes stockés dans les smartphones les rend comparables
aux journaux intimes du passé" .
IBM demande à ses salariés d'enlever "Siri"
Aux Etats-Unis, la firme IBM
a même interdit à ses salariés l'utilisation de l'application "Siri" sur l'iPhone. Siri est un système de reconnaissance vocale qui répond à une
demande (gérer ou envoyer vos mails par exemple). Les requêtes sont transférées
sur les serveurs d'Apple pour être traitées. La société de matériel
informatique a eu peur pour la confidentialité des informations échangées,
expliquant "avec Siri, vous acceptez qu'Apple et l'ensemble de ses
services utilisent des informations, y compris votre voix et vos données
personnelles" .
Facebook, YouTube : des
applications indiscrètes
Il y a quelques mois, le
Sunday Times posait clairement et ouvertement une autre polémique : certaines
applications permettent aux éditeurs de fouiner dans votre vie privée, Facebook
en tête selon le quotidien britannique. Ces applications sont accusées d'accéder
à de trop nombreuses données, comme les listes de contacts qui se trouvent dans
les portables, et même beaucoup plus.
Le Sunday Times assurait que Facebook lisait
et se servait du contenu des SMS. Le superpuissant réseau social a réfuté ces
informations qui étaient selon lui, "totalement fausses" . Dans les
faits, l'application Facebook sur Android demande effectivement la permission d'accéder
aux données liées aux SMS au moment de l'installation, mais Facebook assure qu'il
ne s'en sert pas.
L'application Youtube a quant
à elle une autre particularité, elle peut collecter des données liées aux
appels mais évidemment, le groupe promet qu'il ne le fait pas.
Les jeunes : un exemple
Fin 2011, la Commission
nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a réalisé une étude "Smartphone
et vie privée" en France. Il en ressort que seulement moins de la moitié des
Français vérifient les données partagées par l'application installée. "89%
des sondés avouent qu'ils stockent des données de contacts ou de coordonnées.
40% mettent même des données à caractères secrets telles que les coordonnées de
cartes bancaires" .
Ceux qui se laissent le moins piégés, ce sont les
jeunes de 15-17 ans. La grande majorité, 82%, "considèrent qu'il est gênant
d'enregistrer ses codes secrets (contre 76% en moyenne) et 30% ont différencié
l'accès aux informations qu'ils publient sur les réseaux sociaux et sur le type
d'amis (contre 19% en moyenne)" .
La CNIL a prévu de nombreux contrôles en 2012 concernant la collecte des
données du smartphone et des applications.
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