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Gare au moustique tigre qui progresse dans le sud de la France

Sale bestiole que ce petit moustique à rayures, facilement identifiable, qui est vecteur de dengue ou de chikungunya. Chaque année depuis 2004, il s'aventure un peu plus loin en France. Alors que nous sommes en pleine période de ponte, les services sanitaires relancent une vaste offensive contre celui que les scientifiques appellent l'Aedes albopictus.
Article rédigé par franceinfo
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Il est plus petit que notre moustique familier, a les pattes et l'abdomen rayés noir et blanc, pique plutôt le jour contrairement à ses cousins, et peut s'avérer redoutable, en transmettant par exemple le chikungunya ou maladie de l'homme courbée, car elle provoque de grosses douleurs musculaires, invalidantes dans certains cas. Preuve en tout cas de sa notoriété grandissante : le bestiaux a son propre site internet : moustique-tigre.info, tenu par un internaute anonyme, qui propose à ses pairs de signaler sur une carte les nouveaux cas de transmission.

_ Depuis le 1er juillet, 139 cas de maladies ont été signalés contre 76 l'an dernier. Et six confirmés, cinq de Chikungunya et un de dengue. Pourtant, ce moustique n'est pas d'ici, il vient des Antilles ou d'Italie. Mais, apparu en France en 2004, il a déjà gagné la Corse, les Alpes Maritimes, les Bouches-du-Rhône, les Alpes de Haute Provence, et au-delà, partout où le thermomètre ne descend pas trop. " Le moustique tigre ne va pas s'arrêter à telle ou telle frontière ", prévient Dominique de Roubaix, directeur de l'Agence régional de Santé, car il emprunte les transports, aime par exemple à voyager - à l'œil- dans nos voitures.

Comment s'en prémunir ? Les voyageurs qui circulent régulièrement sur des terres à paludisme ou autres joyeusetés transmises par un moustique savent qu'il faut s'asperger de répulsif, porter des vêtements à manches et jambes longues, voire dormir sous une moustiquaire. Mais pour éradiquer vraiment l'insecte, il faut s'attaquer à la source, c'est-à-dire aux larves qui prolifèrent dans les zones humides, en traquant la moindre flaque, la moindre retenue d'eau, en bouchant les bidons, pneus abandonnés, caches pots ou autres récipients qui traînent dans les jardins. En cas de force majeure néanmoins, comme régulièrement à la Réunion, on arrose des quartiers entiers d'insecticide. Dans le sud, 1.300 pièges ont été installés.

On ne rigole pas avec ces insectes, et encore moins avec ses conséquences. Une circulaire de 2008 a établi les modalités d'un plan anti-dissémination du chikungunya et de la dengue sur le sol métropolitain.

Et pour cause : les autorités sanitaires ont déjà eu maille à partir avec l'Aedes à La Réunion. En 2005 et 2006, il avait envahi l'île et transmis le chikungunya à 266.000 personnes. 246 s'étaient retrouvées en réanimation.

Cécile QuéguinerOeuvres liées

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