Exclusif : le rapport secret à Nicolas Sarkozy sur le Mediator
C'est juste avant Noël que le professeur Bernard Debré, urologue et député UMP de Paris, s'est rendu en toute discrétion à l'Elysée. Le scandale du Mediator avait éclaté et prenait de plus en plus d'ampleur. Le but du député : alerter le président de la République sur le caractère politiquement explosif du dossier.
Nicolas Sarkozy semble s'être laissé convaincre sans trop de difficultés, puisqu'il charge Bernard Debré d'un rapport qui sera aussi remis au ministre de la Santé, Xavier Bertrand, en vue d'inspirer une future loi. Le député refuse une mission officielle, et se lance, sans bureau ni statut officiel, avec l'aide d'un autre médecin, le professeur Philippe Even.
Le rapport doit être remis en mars. Mais France Info a pu prendre connaissance des mesures qu'il propose pour “reprendre le pouvoir que médecins et politiques ont donné aux labos”.
La première d'entre elles consisterait à faire financer l'Afssaps, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, directement par l'Etat et non par l'industrie pharmaceutique. C'est elle qui veille à la sûreté des médicaments mis sur le marché. Elle est mise en cause pour sa passivité dans l'affaire du Mediator.
Ensuite, les deux médecins proposent de publier la liste des contrats qui lient les professeurs de médecine à des labos pharmaceutiques. Leur indépendance est également remise en question dans le scandale.
Les auteurs suggèrent également de nommer des personnalités indépendantes pour contrôler l'ensemble de la filière du médicament.
_ Enfin, la diffusion de l'information : chez les médecins d'abord, avec une remise à niveau tous les cinq ans, et en direction du grand public, avec la mise en place d'un site internet et une chaîne dédiée sur la TNT.
Ce rapport Debré-Even viendra donc s'ajouter à celui rendu il y a dix jours par l'IGAS (lire ci-dessous) , et au travail qu'effectue de son côté la mission d'information parlementaire sur le Mediator...
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.