Etude sur les OGM : 40 chercheurs crient au coup médiatique
On savait le sujet des OGM extrêmement sensible, mais l'étude du professeur Gilles-Eric Séralini n'en finit plus de produire des remous. Rendue publique voici deux semaines, elle vise à démontrer la toxicité des OGM. Plus précisément, elle met en cause l'innocuité à long terme du maïs transgénique NK603 de Monsanto.
Mais cette étude est vivement critiquée. Gilles-Eric Séralini a bien tenté de désamorcer la polémique, en proposant de mettre à disposition du public les données brutes qui ont alimenté son étude. Mais ça n'a pas suffi à calmer la grogne.
"Un coup médiatique"
40 chercheurs, issus de l'Inra, du CNRS et de l'Inserm, publient mardi une tribune dans Marianne. " Cette étude doit être considérée plus comme un coup médiatique que comme une révélation de résultats scientifiques " , écrivent-ils.
Et de rappeler leurs principales critiques à l'égard de l'étude : " petite taille des effectifs par lot qui ne permet pas de tirer des conclusions statistiques sérieuses " , " manque de précisions sur la composition de la nourriture donnée au rats " , " lignée de rats qui développent spontanément des tumeurs " ...
La conclusion est sans appel : pourquoi les pouvoirs publics, "pourtant habitués à faire du zèle dans ce domaine" , n'ont-il pas instauré un moratoire immédiat ?
Ces 40 chercheurs ne sont pas les seuls à réclamer un étude un peu plus poussée. Une partie d'entre eux a d'ailleurs signé une pétition sur le site du CNRS. Signée par 140 chercheurs, elle appelle à " un débat raisonné sur les OGM (...) C'est de ce débat dont nous avons besoin, pas d'une opposition stérile, souvent idéologique, et volontairement stigmatisante " .
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