Fusée Soyouz : ce que vit le spationaute Thomas Pesquet à 48 heures du lancement, "il l'a déjà vécu"
Thomas Pesquet doit décoller de Baïkonour à bord de la fusée Soyouz le 17 novembre. Selon Jean-François Clervoy, spationaute à l'Agence spatiale européenne, Thomas Pesquet est calme, 48 heures avant le départ.
La fusée Soyouz doit décoller de la base de Baïkonour, au Kazakhstan vers la Station spatiale internationale (ISS). Le départ est prévu le soir du 17 novembre. Le spationaute français Thomas Pesquet sera à bord avec ses coéquipiers russe et américain, Oleg Novitski et Peggy Whitson.
Jean-François Clervoy, spationaute à l'Agence spatiale européenne (ESA), a livré des détails à franceinfo sur l'aventure qui se prépare. Selon lui, Thomas Pesquet est "prêt" et "serein" à 48 heures de son décollage.
franceinfo : À quoi ressemble le lanceur Soyouz aujourd’hui ?
Jean-François Clervoy : Il est quasiment inchangé depuis les années 1960. Il a un aspect à la fois désuet et fascinant. Dans le cas des décollages russes, les invités peuvent s’approcher à quelques mètres de la fusée avant son décollage, pendant qu’elle roule sur le train qui l’amène vers le pas de tir. Au sommet, il y a une petite capsule dans laquelle les trois astronautes sont comme sur la banquette arrière d’une voiture.
Quelle est la durée de la mise en orbite ?
En moins de neuf minutes, les spationautes vont passer de l’état "au repos", moteur éteint sur le pas de tir, à la vitesse orbitale de 28 000 km/h qui va leur faire faire 16 tours du monde par jour. Le tout en 8 minutes et 40 secondes, la durée de la mise en orbite. Après, le rattrapage de la station spatiale se fait soit en six heures, soit en deux jours. Dans le cas de Thomas, ce sera en deux jours. Il aura donc deux jours avec ses coéquipiers, dans le Soyouz, avec un petit module orbital qui fait office de living-room, sans travail à faire si ce n'est les manœuvres de correction d'orbite.
Dans quel état physique et mental se trouve Thomas Pesquet ?
Thomas Pesquet est prêt. Il a été deux fois doublure. Ce qu'il vit en ce moment, il l'a déjà vécu, en étant prêt à remplacer un collègue jusqu’au dernier moment, jusqu’au jour du lancement. Il sait qu'il a fait tout ce qu’il fallait pour être prêt à faire son travail en orbite. Il est donc serein et heureux. Et puis l'excitation monte, plus on s'approche du pas de tir et plus on s'approche du moment où on va physiquement rentrer par cette petite trappe d'accès du Soyouz, en haut de la fusée... Là, c'est pour de bon !
Our rocket standing proud, ready for launch! Beautiful isn't it? #SoyuzMS03 #Proxima pic.twitter.com/3bSKwcgstG
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) 14 novembre 2016
Au moment où les moteurs s’allumeront, il faudra rester concentré parce qu’il a un rôle d’ingénieur de bord. Il fait partie de l’équipage de conduite de la fusée Soyouz. En cas de pépin, il gère avec le commandant de bord. Il s’est énormément entraîné.
>> Tous les samedis, retrouvez Thomas Pesquet, "envoyé spatial" de franceinfo : à écouter à 7h50 et 9h50, à partir du 3 décembre
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