Avec l'amerrissage historique de sa fusée Starship, SpaceX inspire ses concurrents, notamment européens
Les équipes de SpaceX laissent éclater leur joie face aux images retransmises depuis les caméras installées à bord du vaisseau. Après une heure de vol à plus de 200 kilomètres d'altitude, jeudi 6 juin, l'amerrissage est confirmé pour Starship dans l'océan Indien. Les trois tests précédents s'étaient soldés par des explosions après le décollage. Mais cette fois, le vaisseau fabriqué par SpaceX, l'entreprise du milliardaire Elon Musk, est allé encore plus loin.
Il s'agit donc d'une première mais le retour sur Terre ne s'est pas fait sans encombre. La rentrée atmosphérique a abîmé l'engin. Des morceaux d'ailerons et du bouclier thermique se sont désintégrés dans une chaleur infernale. Pour l'entreprise d'Elon Musk, cela reste un succès. D'autant plus que la première partie du vol s'est déroulée comme prévu.
L'étage principal de cette fusée de 120 mètres de haut a lui aussi réussi à revenir sur terre après avoir accompagné le vaisseau dans l'espace. L'amerrissage s'est déroulé dans le Golfe du Mexique. Les ingénieurs vont maintenant analyser les données pour améliorer encore un peu plus l'appareil qui doit un jour transporter des astronautes. Le patron de l'agence spatiale américaine salue, lui, "un pas de plus vers le retour de l'humanité sur la Lune".
L’Europe investit à son tour dans le secteur
Cette fusée hors norme doit permettre aux États-Unis de retourner sur la Lune dans les prochaines années voire un jour sur Mars. Autre concurrent à SpaceX, le vaisseau Starliner de Boeing qui a décollé mercredi en direction de la Station spatiale internationale avec, pour la première fois, des astronautes à bord. L’Europe vient de décider d’investir à son tour dans ce secteur des vaisseaux spatiaux.
Pour envoyer du matériel ou des hommes dans l’espace, l’Europe passe obligatoirement aujourd’hui par la Nasa et ses prestataires, l’ancien accès via la Russie étant fermé depuis le début de la guerre en Ukraine. Pour ne plus être dépendante, l’Agence spatiale européenne vient donc de sélectionner, avec soutien financier, deux projets continentaux pour développer un vaisseau avec un cahier des charges précis. "On veut que ces entreprises soient capables d'implémenter une mission de démonstration d'un service de ravitaillement sur la Station spatiale internationale, indique l'astronaute Samantha Cristoforetti, responsable de ce programme à l’ESA. Et cela doit se passer idéalement avant 2028, mais en tout cas pas au-delà de 2030 parce qu'il s'agit de la fin de vie de la Station spatiale internationale."
Pour que le projet soit viable économiquement sur le long terme, les deux entreprises retenues, la franco-allemande The Exploration Compagny et la franco-italienne Thales Alenia Space pourront également proposer leur vaisseau à d’autres entreprises, plusieurs projets de station spatiale privée étant en développement, avec à terme la possibilité aussi de transformer leur capsule cargo en engin accueillant des astronautes, ce qui offrirait pour la première fois à l’Europe un accès totalement autonome à l’espace.
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