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Sommet européen sur l'espace : une start-up française veut mettre au point un vaisseau spatial réutilisable

L'avenir spatial européen se discute dans un sommet en Espagne lundi 6 et mardi 7 novembre. En ligne de mire, la privatisation de certaines activités, comme la conception de vaisseaux spatiaux. Un domaine dans lequel une start-up française espère bien concurrencer le géant américain Space X.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La capsule spatiale Nyx développée par la start-up The Exploration Company. (The Exploration Company)

La stratégie spatiale de l'Union européenne est au cœur d'un sommet à Séville, en Espagne, lundi 6 et mardi 7 novembre. Les ministres des 22 pays membres de l'Agence spatiale européenne (ESA) se réunissent pour évoquer les gros dossiers qui agitent le secteur, notamment le retard du lancement de la fusée Ariane 6. Mais c'est loin d'être le seul enjeu de ce sommet. L'ESA promet des progrès notamment pour favoriser la privatisation de certaines activités, à la manière de ce que font les Américains : des start-up européennes espèrent bien avoir le même destin que Space X.

C'est par exemple le cas de The Exploration Company qui, malgré le nom anglais, est bien une entreprise française. Un ancien ingénieur de la fusée Ariane, Sébastien Reichstadt, en est l'un des fondateurs, et tente avec ses équipes de mettre au point un vaisseau spatial baptisé Nyx. "Cette capsule a une forme type Apollo", détaille Sébastien Reichstadt. "Avec une sorte de cône, vous avez une protection thermique sur le bas, et puis vous avez les petits propulseurs sur le côté qui permettent d'orienter la capsule."

Un vaisseau en partie conçu près de Bordeaux

Cette capsule réutilisable ressemble esthétiquement à celle de Space X, qui envoie astronautes et ravitaillement vers la Station spatiale internationale. Et elle se veut, elle aussi, polyvalente. "On peut transporter du cargo", ajoute l'ingénieur, "donc ça peut être des aspects alimentaires, des remplacements d'équipements pour les stations spatiales, mais aussi des expériences pour le médical."

The Exploration Company a été créée il y a deux ans à peine. Elle compte aujourd'hui une centaine de salariés répartis entre Munich, en Allemagne et Mérignac, près de Bordeaux, où certains éléments du vaisseau sont conçus et testés. "On place les éléments à l'intérieur. Ensuite, on crée le vide, c'est ce qu'on appelle une chambre à vide", explique Mathieu Sauvage, spécialiste des systèmes d'avionique. "C'est un des éléments qui nous permet ici à Bordeaux de garantir que ce que l'on produit aujourd'hui est compatible avec le vide spatial."

Premier vol du véhicule final en 2026

Des prototypes seront bientôt testés en conditions réelles et lancés à bord de fusées dans les prochains mois. "Après ces deux démonstrations, on aura le véhicule final qui volera en 2026", selon Sébastien Reichstadt. La jeune société a déjà signé un contrat avec l'un des poids lourds du secteur, l'entreprise américaine Axiom Space, qui prévoit de fabriquer la première station spatiale privée.

"On passe vraiment dans un autre monde sur l'exploration spatiale", affirme Sébastien Reichstadt. "On va aller de plus en plus vers des stations privées telles qu'Axiom. Leurs besoins de ramener du cargo vont être démultipliés. On veut avoir une non-dépendance vis-à-vis des autres pays. C'est un peu la même méthode que pour Ariane, qui a été développée pour permettre à l'Europe d'avoir ses propres capacités d'import et d'envoi de charges utiles." L'ingénieur espère qu'un jour cette capsule puisse aussi transporter des astronautes.

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