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La fuite d'oxygène sur un vaisseau Soyouz arrimé à la Station spatiale internationale pourrait être intentionnelle, selon la Russie

L'incident s'est produit la semaine dernière sur un vaisseau Soyouz amarré à la Station spatiale internationale. Moscou tente d'en déterminer la cause.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Photo d'archive, non datée, de la Station spatiale internationale. (ARCHIVO / NOTIMEX / AFP)

Est-ce un sabotage ? La Russie a lancé, mardi 4 septembre, des vérifications une semaine après une fuite d'oxygène sur un vaisseau Soyouz amarré à la Station spatiale internationale (ISS). L'incident pourrait avoir été provoqué par un forage intentionnel.

"Nous étudions la version [d'un problème causé] sur Terre. Mais il y a aussi une autre version que nous n'excluons pas : une interférence délibérée dans l'espace", indique Dmitri Rogozine, le directeur de l'agence spatiale russe Roskosmos. "Il y a eu plusieurs tentatives de percer" un trou dans le Soyouz MS-09 amarré au segment russe de l'ISS, poursuit Dmitri Rogozine, ajoutant que le trou semblait avoir été fait par une "main hésitante""De quoi s'agit-il : d'un défaut de fabrication ou d'un acte prémédité ?", s'interroge le directeur de l'agence spatiale russe, cité par l'agence publique Ria Novosti.

Dmitri Rogozine avait auparavant affirmé que la micro-fissure, qui avait provoqué jeudi une fuite d'oxygène et une chute de pression sur l'ISS sans présenter de danger pour l'équipage, était probablement due à l'impact d'une micrométéorite. "Nous avons déjà exclu la version de la météorite", a-t-il finalement affirmé lundi.

"Cette méthode est très indigne"

La fissure, située sur une partie du vaisseau Soyouz qui ne sera pas utilisée pour le retour sur Terre, avait été dans un premier temps colmatée avec du ruban thermorésistant, selon la Nasa. Une commission russe a été créée pour identifier les responsables, tandis que tous les vaisseaux Soyouz et Progress seront vérifiés, selon une source au sein du secteur spatial russe cité par Ria Novosti.

Un député russe également ancien cosmonaute a pour sa part affirmé que la fissure pourrait être l'œuvre d'un résident de l'ISS voulant provoquer un retour sur Terre plus rapide. "Nous sommes tous humains et n'importe qui peut avoir envie de retourner à la maison, mais cette méthode est très indigne", a déclaré Maxime Souraïev, cité Ria Novosti.

Selon une source du secteur spatial interrogée par l'agence publique russe Tass, le vaisseau Soyouz aurait pu être endommagé lors de tests au cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan. "Quelqu'un a pu faire une erreur et prendre peur avant de couvrir la fissure" avec un produit qui a ensuite "séché et s'est désintégré" une fois dans l'espace, a affirmé cette source anonyme auprès de l'AFP.

Des problèmes récurrents à bord de l'ISS 

Les problèmes techniques et dysfonctionnements ne sont pas rares à bord de l'ISS et sont, la plupart du temps, sans réel danger pour l'équipage. Le secteur spatial russe a connu plusieurs revers retentissants entre 2015 et 2017, tels que la perte d'un vaisseau cargo Progress devant ravitailler l'ISS, la défaillance d'un lanceur Proton ou encore la découverte de défauts sur la plupart des moteurs produits pour les fusées devant placer en orbite des satellites.

Les fusées russes Soyouz sont actuellement les seules à pouvoir acheminer et rapatrier les équipages de l'ISS. La Station spatiale internationale est l'un des rares exemples de coopération entre la Russie et les Etats-Unis dans un contexte de tensions sans précédent depuis la guerre froide.

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