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La comète ISON est bien morte près du soleil

Les astronomes étaient divisés sur le sort qu'allait lui réserver le soleil. Objet d'une immense curiosité scientifique, la comète ISON a finalement disparu corps et âme, n'ayant a priori pas supporté les températures de 2.700 degrés que lui a infligées l'astre solaire jeudi dernier.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (NASA Reuters)

L'astre a eu raison de la comète. Composée essentiellement de glace et de roche, ISON a frôlé la surface du soleil au plus près à 1,17 million de kilomètres jeudi dernier vers 19h30. Une proximité qu'elle n'a pas supporté, en raison des quelque 2.700 degrés subis à cette distance. La comète a perdu trois millions de tonnes par seconde, avant de disparaître.

"Bien que le moment précis de la fin d'ISON reste incertain, il semble bien qu'elle n'existe plus ", a tranché mardi Alex Young, responsable adjoint pour la Science de la division d'héliophysique du centre Goddard de la Nasa. Une déception pour beaucoup d'astronomes qui espéraient, sans trop y croire, la voir à l'oeil nu depuis la Terre jusqu'en février prochain.

"Tout ce qui reste de la comète c'est un nuage de débris sans noyau ", a précisé Alex Young, notant la subsistance "de désaccords quant à la chronologie précise " des derniers moments d'ISON.

Echappée d'un "parking" de comètes

Mais selon les images des satellites d'observation solaire américain et européen, la luminosité de la comète s'est accrue alors qu'elle s'approchait du soleil, atteignant une intensité lumineuse maximum environ douze heures avant de passer au point le plus proche de la surface solaire, la périhélie. Ensuite, explique l'astronome, la luminosité d'ISON a rapidement diminué
dans les deux heures suivantes.

ISON a mobilisé la communauté astronomique depuis sa découverte le 21 septembre 2012 par des astronomes russes car elle remonte aux origines du système solaire il y a 4,5 milliards d'années. Elle s'est en effet échappée, il y a environ trois millions d'années, du nuage d'Oort, sorte de "parking" de comètes aux confins du système solaire situé à mi-chemin entre le soleil et la prochaine étoile.

Elle avait également été vue et immortalisée en photo en novembre 2012 par les astronautes de la station spatiale internationale ISS.

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ISON ayant été détectée très loin dans le système solaire, les astronomes ont eu tout le temps de la regarder et de l'étudier. "L'observation d'ISON avec des instruments depuis le sol et l'espace a été sans précédent, ce qui, nous espérons, nous donnera une meilleure idée de la structure et de la composition des comètes ", a précisé l'astronome Alex Young.

"C'est une relique de la formation du système solaire ", avait dit de son côté Carey Lisse, expert des comètes au laboratoire de physique appliquée Johns Hopkins, soulignant que les planètes se sont formées avec des comètes qui ont notamment apporté l'eau. D'où la grande importance de ces corps célestes dans l'origine de la vie.

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