Mission ExoMars : Schiaparelli "a touché le sol" mais ne donne pas de nouvelles
L'Europe spatiale a réussi à placer la sonde européano-russe TGO en orbite de Mars mais elle est dans l'incertitude concernant le sort du module Schiaparelli qui devait se poser sur la planète rouge.
Silence radio pour la mission ExoMars. L'Europe spatiale a réussi, mercredi 19 octobre, à placer la sonde européano-russe TGO en orbite de Mars et l'atterrisseur Schiaparelli a "touché le sol" de la planète rouge mais il ne donne plus aucune nouvelle depuis. "L'atterrisseur a touché de sol, c'est sûr", a déclaré Thierry Blancquaert, responsable de Schiaparelli à l'Agence spatiale européenne (ESA) après avoir étudié toute une série de données.
"Maintenant est-ce qu'il a touché le sol dans de bonnes conditions ou est-ce qu'il y a eu un rocher mal placé ou un cratère ou simplement un problème avec son émetteur radio, ça je ne le sais pas encore", a-t-il dit. "Mais je ne suis pas très optimiste" sur les données censées avoir été prises après l'atterrissage du module planifié mercredi à 16h48 (heure de Paris), a-t-il dit.
"Les signes ne sont pas bon"
L'inquiétude concernant Schiaparelli se lisait sur les visages au Centre européen d'opérations spatiales à Darmstadt (Allemagne) à mesure que les heures passaient. "Il est clair que les signes ne sont pas bons mais nous avons besoin de plus d'informations", avait dit quelques heures plus tôt Paolo Ferri, chef de la division des Opérations à l'ESA. "Il peut y avoir beaucoup, beaucoup de raisons pour son silence", a-t-il poursuivi. "Nous saurons demain matin" ce qui est advenu de lui, a dit Paolo Ferri. L'ESA a prévu de faire un point jeudi à 10 heures (heure de Paris).
Le module Schiaparelli, qui s'était séparé dimanche de la sonde scientifique TGO, s'était réveillé comme prévu peu avant l'atterrissage, comme avait permis de le constater un radiotélescope indien qui a capté un signal radio venant de lui. Mais ce faible signal radio a cessé d'être reçu par ce radiotélescope au moment de l'atterrissage. Ce sont plusieurs sondes autour de Mars qui peuvent permettre de savoir où en est Schiaparelli, qui est parti bardé de capteurs. Pour le moment, les données parvenues à la sonde Mars Express n'ont pas permis de tirer des conclusions sur son sort.
A la recherche d'une forme de vie microbienne
La sonde américaine MRO a à son tour recueilli des données sur le module, qui sont en cours d'examen. Mais c'est la sonde TGO qui devrait savoir beaucoup de choses. Ses donnés seront connues mercredi matin. C'est la très bonne nouvelle de la journée pour l'ESA : TGO qui a réussi à s'insérer en orbite autour de Mars. "Nous avons une mission autour de Mars", a annoncé avec un grand sourire Michel Denis, directeur des opérations en vol de la mission ExoMars.
TGO (Trace Gas Orbiter) sera chargée de "renifler" l'atmosphère martienne pour détecter des gaz à l'état de traces comme le méthane qui pourrait indiquer la présence d'une forme de vie microbienne actuelle sur la planète. Avec Mars Express lancée il y a treize ans et qui fonctionne toujours, l'Europe dispose désormais de deux orbiteurs autour de la planète rouge.
La sonde et l'atterrisseur Schiaparelli, qui ont effectué un périple de sept mois avant d'atteindre la planète, forment le premier volet d'ExoMars, mission scientifique européano-russe qui vise à rechercher des indices d'une vie actuelle et passée sur Mars. Elle va se dérouler en deux temps (2016 et 2020). C'est la deuxième fois que l'Europe se lance à la conquête de Mars. En 2003, Mars Express avait largué un mini-atterrisseur Beagle 2, de conception britannique, qui a atterri mais n'a jamais donné signe de vie.
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