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Ces clichés des premiers pas sur la Lune vont-ils mettre fin aux théories conspirationnistes ?

Plus de 8 000 photos ont été exhumées des archives de la Nasa. Elles viennent, s'il le fallait encore, contredire les arguments de certains sceptiques.

Article rédigé par Boris Jullien
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un astronaute américain, sur la Lune, le 20 juillet 1969. (PROJECT APOLLO ARCHIVE / FLICKR)

Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour la véracité ? Plus de 8 000 clichés haute définition des missions lunaires menées par la Nasa à la fin des années 1960 ont été publiés, depuis vendredi 2 octobre, sur la plate-forme Flickr par le Project Apollo Archive. Une initiative, certes, indépendante, comme le rappelle l'universitaire Kipp Teague, mais approuvée par l'Agence spatiale américaine.

Buzz Aldrin arrive sur la Lune, le 20 juillet 1969. (PROJECT APOLLO ARCHIVE / FLICKR)
 

Neil Armstrong salue le drapeau américain, le 20 juillet 1969, sur la Lune. (PROJECT APOLLO ARCHIVE / FLICKR)

Ce projet, qui révèle des photos dont l'authenticité peut difficilement être remise en cause, tombe à pic pour la Nasa, comme le note le site Gawker (en anglais). Car des théories du complot, selon lesquelles les Américains Buzz Aldrin et Neil Armstrong n'ont jamais marché sur la Lune, circulent toujours. Sur YouTube, par exemple, des dizaines et des dizaines de vidéos évoquent "des preuves" d'une opération montée de toutes pièces.

Un film effacé par la Nasa à l'origine de ces théories

A les croire, les Etats-Unis, devancés par les Soviétiques sur la conquête spatiale en pleine guerre froide, auraient enregistré et mis en scène les premiers pas sur le satellite de la Terre dans un studio sur les hauteurs de Hollywood (ou dans la mystérieuse Zone 51, c'est selon), comme le rappelle le magazine Time (en anglais).

En juin dernier, la Russie avait même exprimé ses doutes à propos des missions lunaires de la Nasa. Le Kremlin proposait ainsi d'ouvrir une enquête internationale sur les alunissages américains entre 1969 et 1972. L'objectif, selon un porte-parole russe malicieux : retrouver la pellicule originale des images tournées par la mission Apollo 11, le 20 juillet 1969. La Nasa a en effet fait le tri dans ses archives et détruit celle-ci, ne manquant pas de nourrir les thèses conspirationnistes.

Des images pour authentifier les alunissages américains

L'année dernière, à l'occasion des quarante-cinq ans des premiers pas sur la Lune, l'agence spatiale américaine avait publié une version restaurée des images diffusées à l'époque, en direct à la télévision, à partir des bandes archivées par les chaînes américaines. Peut-être pour couper court, aussi, aux théories du complot sur la disparition de la pellicule d'origine.

Ces nouveaux clichés viennent, s'il le fallait encore, contredire certains arguments des sceptiques. Voici lesquels :

1. Le drapeau. Selon les conspirationnistes, il ne peut pas "flotter" car il n'y a pas d'atmosphère sur la Lune. C'est vrai. La bannière étoilée bouge en raison de l'absence d'inertie, qui amplifie les mouvements du tissu. Sur toute une série de photos, le drapeau américain reste immobile. "Il n'a pas d'ombre", arguent-ils encore. Une affirmation vite réfutée par cette photo, prise lors de la mission Apollo 11 :

Le drapeau américain, le 20 juillet 1969, sur la Lune. (PROJECT APOLLO ARCHIVE / FLICKR)
 

2. Les traces. Toujours selon ces théories du complot, les traces des missions Apollo sur la Lune ne sont pas visibles. Pour sûr, aucun satellite n'est assez puissant pour observer depuis la Terre les empreintes de pas américaines sur le sol lunaire. En revanche, des sondes spatiales envoyées par d'autres agences que la Nasa ont pu voir les vestiges des missions américaines, remarque le Huffington Post (en anglais) :

L'empreinte de pied d'un astronaute américain, le 20 juillet 1969, sur la Lune. (PROJECT APOLLO ARCHIVE / FLICKR)

Une trace de pas, sur la Lune, photographiée le 20 juillet 1969. (PROJECT APOLLO ARCHIVE / FLICKR)
 

3. La lumière. Les tenants de la théorie du complot jurent aussi que les halos de lumière en haut à gauche sur la photo ci-dessous révèlent la présence de spots et d'autres sources de lumière. En fait, explique le National Geographic (en anglais), il s'agit simplement d'un "lens flare", un effet provoqué lorsqu'une lumière très puissante est braquée vers un objectif (ici, le soleil dont la lumière n'est filtrée par aucune atmosphère). Rien d'anormal, donc.

Un astronaute américain, le 20 juillet 1969, sur la Lune. (PROJECT APOLLO ARCHIVE / FLICKR)

Enfin, la Russie justifie également son enquête sur les alunissages américains par la soi-disant absence des prélèvements de roche lunaire, "que personne n'a jamais vus", selon le porte-parole du Kremlin. C'est oublier un peu rapidement que des échantillons lunaires ont été étudiés, entre autres, à Poitiers (Vienne), au CNRS, en 2009. Voilà au moins quelques scientifiques qui ont pu voir de leurs propres yeux de la roche lunaire.

Mais, comme le relève justement cet utilisateur de Twitter, le problème, c'est que les conspirationnistes verront dans ces photos – retouchées (notamment les couleurs) – de nouvelles preuves qu'ils ont raison.

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