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"Un coup d'éclat à leur décoration" : les acheteurs de squelettes de dinosaures toujours plus nombreux

Le squelette d'un tigre, âgé de 37 millions d'années, est mis en vente à Genève. La mode de ce type d'enchères ne fait que progresser.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le squelette du tigre à dents de sabre, vendu aux enchères à Genève, le 8 décembre 2020. (PIGUET / HÔTEL DES VENTES)

C'est un type de vente qui est loin de connaître la crise : les squelettes d’animaux préhistoriques et de dinosaures s'arrachent pour des sommes de plus en plus impressionnantes. Après des records à New York et Paris en octobre pour un T Rex et un allosaure, un tigre à dents de sabre est vendu aux enchères à Genève mardi 8 décembre.

Il s'agit d'un tigre âgé de 37 millions d’années, qui ressemble aux grands félins que l’on connaît aujourd’hui. Avec une particularité : ses dents en forme de sabre qu’il utilisait pour attaquer des proies de taille. Une pièce qui retient l’attention de Iacopo Briano, expert en histoire naturelle et paléontologie : "Il y a eu quelques exemplaires, proposés dans les enchères américaines, mais c'est vraiment une des premières fois que je le vois dans une vente européenne et je la considère comme assez intéressante."

"On n'en voit pas souvent sur le marché."

Iacopo Briano, expert en paléontologie

à franceinfo

Ce tigre à dents de sabre est estimé entre 55 000 et 73 840 euros, estimation qui pourrait être dépassée, à l’image des récents records établis lors de la vente de grands dinosaures : près de 32 millions de dollars pour un T Rex, le 7 octobre à New York chez Christie’s, 3 millions d’euros pour un allosaure, le 13 octobre chez Drouot, à Paris.

Un marché en expansion depuis trois ans

Les acheteurs de ce type d'objet se montrent toujours plus nombreux. "La grande majorité des acheteurs sont généralement des acheteurs assez jeunes", décrit maître Alexandre Giquello, commissaire-priseur, qui a vendu l’allosaure à Drouot en octobre. "Ces acheteurs veulent donner un coup d'éclat à leur décoration, avec une pièce qu'ils vont acheter, très spectaculaire, et donc on ne peut pas parler de collectionneurs. Généralement, ils vont acheter une pièce, mais n'achèteront pas deux, trois, dix, comme un collectionneur peut le faire de façon habituelle."

Le squelette du tigre à dents de sabre, vendu aux enchères à Genève, le 8 décembre 2020. (PIGUET / HÔTEL DES VENTES)

Ce sont des acheteurs aisés, qui ont grandi avec Jurassic Park. Certains ont fait fortune dans les nouvelles technologies. Iacopo Briano constate que les dinosaures deviennent, comme les œuvres d’art, des placements. "De plus en plus, je suis approché par des collectionneurs ou des potentiels collectionneurs et enchérisseurs, qui demandent des informations au niveau de la progression des prix."

"Il y a moins de belles pièces de dinosaures d'histoire naturelle sur le marché que de Picasso."

Iacopo Briano, expert en paléontologie

à francenfo

Un marché pour lequel il faut trouver des pièces. Beaucoup viennent des États-Unis, où des sociétés commerciales, en accord avec les propriétaires de terrains, organisent des fouilles. Elles vendent ensuite à des professionnels les bandes de terre trouvées sur place. Ces derniers en extraient les fossiles pour les reconstituer. Des squelettes dont l’aventure prendra fin dans un salon privé, dans le hall d’entrée d’une entreprise ou dans un musée quand un généreux mécène se manifeste.

Les squelettes d'animaux préhistoriques font recette : écoutez le reportage d'Anne Chépeau

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