Dans son rapportannuel 2013 détaillé ce mardi, la Cour des Comptes n'épargne pas le ministèrede l'Agriculture. Il se retrouve dans le collimateur de l'institution pour le secteur sensible de l'alimentation et de sa surveillance sanitaire. Non seulement, aux yeux de la cour, les contrôlessont insuffisants mais, en prime, ils sont incomplets et des établissements, y compris des abattoirs, passent à travers les gouttes de la surveillance. Des contrôles quilaissent à désirerEn premier lieu, laCour des comptes s'étonne dans son rapport annuel du nombre et de la qualité des contrôles dans la filière alimentaire. Les contrôles sont "peu nombreux" et ils ne seraient pas assez suivis d'effets : laCour évoque "l'absence de sanctions suffisantes en cas d'anomalies graves" . L'exemple cité dans le résumé du rapport concerne la culture des végétaux où letaux de contrôle ressort à 1,2%. A ce faible taux, s'ajoute l'absence derecherche de contaminants à risque, comme le cadmium, le mercure ou les sulfites.Les textes prévoient pourtant cette surveillance dans les compétences du ministère del'Agriculture, mais, celui-ci estime que le volet de ces contrôles dépend plutôt de la responsabilitéde la répression des fraudes. Une surveillancedes denrées animales à renforcerUn autre carton rouge distribuépar la Cour des comptes concerne le secteur de la surveillance desétablissements de production et de transformation de denrées d'origine animale.Le ministère de l'Agriculture en général et la Direction de l'Alimentationen particulier auraient en quelque sorte baissé la garde, alors que plus de500.000 établissements en dépendent, notamment les abattoirs. D'après lescalculs pointus de la Cour des Comptes, "les contrôles ont baissé de 17% entre2009 et 2012" et certains établissements ont été ignorés :"7% n'ont euaucune visite officielle" pendant cette période.Retour sur la crisedes lasagnes au chevalLa Cour des Comptesa fait ce mardi un retour sur un dossier particulièrement sensible pour lesconsommateurs, celui de la crise des lasagnes au cheval et de la fraude passéechez Spanghero. La Cour précise qu'il manque un rapport d'inspection entre 2008et 2012 , alors que déjà, celui de 2008 "faisait état de non-conformités majeures sur la chaîne du froid et l'absence de dates limites deconsommation sur certains produits congelés" . La Cour apporte uneprécision édifiante : "un simple avertissement avait alors été envoyé à l'établissement" .La réaction du ministère de l'AgricultureA la mi journée mardi, le ministère de l'Agriculture donnait une première réaction, après la mise en cause de la Cour des Comptes, en rappelant des suppressions de postes, sous le précédent gouvernement. Dans un communiqué, le ministère fait état de réduction "drastique " dans les effectifs, qualifiés à présent de "sanctuaire ". Selon le ministère de l'Agriculture, aujourdhui 4.500 agents vétérinaires et techniciens sont affectés au contrôle de l'alimentation.